Le Prix Carmignac du photojournalisme a révélé le nom de sa lauréate !

02 septembre 2022   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le Prix Carmignac du photojournalisme a révélé le nom de sa lauréate !
Les résultats du Prix Carmignac du photojournalisme sont tombés. Et la lauréate de cette 12e édition consacrée au Venezuela n’est autre que Fabiola Ferrero. Elle succède ainsi à Finbarr O’Reilly.

Depuis 2000, le Prix Carmignac du photojournalisme soutient la production d’un auteur engagé. Si la thématique se décline au fil des ans, le reportage d’investigation porte toujours sur les violations des droits humains et les enjeux qui en découlent. Cette 12e édition était ainsi consacrée au Venezuela. Démocratie prospère dans les années 1960-1970, l’abondance de ses réserves pétrolières et minières faisait du pays un véritable eldorado. Mais ces dernières décennies, une vague de crises financières et politiques sur fond de corruption, de chute du cours du pétrole et d’hyperinflation a déferlé, brisant irrémédiablement cet âge d’or. Plongées dans un état de récession, les populations locales ont alors développé une économie parallèle. À ce jour, les trois-quarts des habitants se trouvent en situation d’extrême pauvreté, annihilant toute forme de classe moyenne. Ce sujet, au cœur des préoccupations de Fabiola Ferrero, lui a permis de remporter le Prix Carmignac 2022.

Une photographe engagée en bien des aspects

Journaliste de profession, les projets de Fabiola Ferrero cristallisent un contraste entre la douceur des souvenirs d’enfance et la réalité brutale de son Venezuela natal. En entremêlant images d’archives, vidéos et clichés contemporains, elle parvient à rendre compte d’une réussite économique révolue qui s’oppose à la nouvelle conjoncture de la région. « Ma famille, mes amis et, plus tard moi-même, nous avons quitté le Venezuela, ne laissant que les traces d’une promesse disparue depuis longtemps. Je suis retournée creuser dans le passé pour photographier les vestiges d’une gloire perdue construite sur le pétrole. Ce reportage est la recherche d’un pays qui a existé avant l’effondrement », explique-t-elle.

Lauréate des prix Inge Morath, 6Mois et de la bourse Getty Images, de nombreux médias de renom – tels que TIME, The New York Times, National Geographic ou encore Le Monde pour ne citer qu’eux – ont publié ses enquêtes. Engagée en bien des aspects, la photographe de 31 ans a également lancé Semillero Migrante en 2021, un programme de mentorat autour de la migration. Pour l’heure, ce bel aperçu de son implication est à découvrir jusqu’au 11 septembre au festival Visa pour l’Image. Le Réfectoire des Cordeliers à Paris et les quais de Solférino l’exposeront par la suite du 27 octobre au 22 novembre prochain. Une monographie co-publiée par la Fondation Carmignac et Relief Éditions viendra également figer ce travail sur papier d’ici la fin de l’année.

© Fabiola Ferrero for Fondation Carmignac

© Fabiola Ferrero for Fondation Carmignac

© Fabiola Ferrero for Fondation Carmignac

© Fabiola Ferrero for Fondation Carmignac

© Fabiola Ferrero for Fondation Carmignac

Explorez
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
© Maryam Firuzi
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
Photographe et artiste iranienne, Maryam Firuzi explore la mémoire collective et les silences imposés aux femmes à travers une œuvre où...
18 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Goliarda Sapienza regardée par Francesca Todde
Francesca Todde, IUZZA. Goliarda Sapienza, Fiordo di Furore (SA), house built into the cliff rock, 2024
Goliarda Sapienza regardée par Francesca Todde
Avec IUZZA. Goliarda Sapienza, Francesca Todde propose un livre qui explore l’imaginaire de l’autrice sicilienne, sans chercher à...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Milena III
Dans l'œil de Nathalie Champagne : la résilience de Ludivine
Ludivine, attente avant la compétition, Championnat de France, Reims, 2022 © Nathalie Champagne
Dans l’œil de Nathalie Champagne : la résilience de Ludivine
Nathalie Champagne signe sa première publication aux éditions Photopaper. Figures imposées, figures libres retrace le parcours de...
13 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
© Luc Delahaye
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
Luc Delahaye, ancien grand reporter devenu artiste, transforme le regard documentaire en une méditation silencieuse sur le monde. De ses...
11 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les coups de cœur #563 : Justin Phillips et Salomé Luce
© Justin Phillips
Les coups de cœur #563 : Justin Phillips et Salomé Luce
Justin Phillips et Salomé Luce, nos coups de cœur de la semaine, dessinent des images dans lesquelles les saisons défilent. Le premier...
À l'instant   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 13 octobre 2025 : parcours photographique 
© Sander Vos
Les images de la semaine du 13 octobre 2025 : parcours photographique 
C’est l’heure du récap ! En ce premier week-end des vacances de la Toussaint, les pages de Fisheye vous présentent des expositions à...
19 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
© Maryam Firuzi
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
Photographe et artiste iranienne, Maryam Firuzi explore la mémoire collective et les silences imposés aux femmes à travers une œuvre où...
18 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Peas in a Pod II, Emma et Maë, Lille, 2025. © Rachel Seidu
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Dans le cadre du programme hors les murs de l’Institut pour la photographie de Lille, l’artiste nigériane Rachel Seidu expose Peas in a...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger