Le Prix Viviane Esders 2023 récompense Pierre de Vallombreuse

13 septembre 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Le Prix Viviane Esders 2023 récompense Pierre de Vallombreuse
Peuple Badjao. Bornéo. Malaisie. 2016. Des enfants jouent dans la cité lacustre construite illégalement par des Badjaos nomades venus des Philippines se réfugier en Malaisie. © Pierre de Vallombreuse
La Vallée. Palawan. Philippines, 2016. Un jeune se balance dans les airs. Une chutte et il fera un vol de quelques dizaine de mètres. © Pierre de Vallombreuse
La Vallée. Palawan. Philippines. 1994Un Palawan rentre dans la caverne familiale une hotte remplie de bananes et d’ananas cueillis dans les jardins potagers de la vallée où sont produites de nombreuses variétés de fruits et de légumes. © Pierre de Vallombreuse

La seconde édition du Prix Viviane Esders a révélé le nom de son lauréat : Pierre de Vallombreuse. Un photographe puisant son inspiration dans ses voyages et ses rencontres avec des peuples autochtones aux quatre coins du globe.

Créé en 2022, le Prix Viviane Esders entend rendre hommage à un ou une photographe européen·ne professionnel·le de plus de 60 ans dont la qualité du parcours mérite une plus grande attention. Doté de 60 000 euros, l’événement permet au·à la lauréat·e de publier un ouvrage et de réaliser les projets qui lui tiennent à cœur. Une promesse qui a su attirer plus de 200 candidat·es, venu·es de 14 pays européens. Après avoir couronné l’Italien Mario Carnicelli lors de sa première édition, le jury du prix a choisi cette année de récompenser Pierre de Vallombreuse, créateur d’une œuvre profondément humaniste. « Pierre de Vallombreuse s’est engagé, utilisant le témoignage photographique, pour l’existence et la survie de tous les peuples victimes historiquement des États nationaux et dont les civilisations sont victimes de notre civilisation », confie le sociologue et philosophe Edgar Morin à son égard.

Comprendre, c’est avoir moins peur

C’est lors d’un voyage à Bornéo, en 1985, que l’auteur de 60 ans décide de devenir « témoin nomade ». Convaincu de la nécessité de défendre la pluralité des cultures, de donner à voir les nuances du monde et de ses communautés, il ne cesse d’arpenter les cinq continents, partant à la rencontre des peuples autochtones pour les photographier. Abandonnant, à leur contact, son « moi social », il se lave de ses propres convictions, pour s’immerger, tel un nouveau-né, dans des traditions qu’il ne connaît pas encore. Un processus lui permettant de révéler, grâce à l’image, des questionnements atemporels autour des civilisations et de leur héritage. Et, dans un monochrome poétique, il capte leurs émotions, leur complexité, leur humanité avec une grande élégance. « J’essaie toujours de comprendre, sans préjugés, comment les gens vivent à tel endroit du globe. Comprendre, c’est avoir moins peur », affirme l’artiste.

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