« Plante sauvage appréciée des sorcières, épineuse et tenace, l’églantier, ou rosier des chiens – Rosa Canina, qui donne son nom à ma série – fait écho au livre Sorcières de Mona Chollet et évoque les théories écoféministes qui m’inspirent », déclare Mathilda Olmi. Diplômée de l’École de Photographie de Vevey, cette « femme blanche cis de trente ans » partage aujourd’hui son temps entre commandes, travaux personnels, et bénévolat « dans une ferme collective où [elle] plante des fleurs et quelques légumes ». Intuitive, elle laisse la lumière guider ses créations, magnifiant les reflets, les transparences et les ombres dramatiques que celle-ci trace sur le monde. Dans les clichés de Mathilda Olmi, les portraits, les nus et la végétation s’entremêlent en un tout organique. Une hybridation de l’humain, amené à ne faire qu’un avec son environnement. Des sujets qui nourrissent son engagement et lui permettent d’interroger notre rapport à l’autre. « Dans Rosa Canina, j’invite à remettre en question la manière dont nous montrons et regardons les corps féminins », confie-t-elle. Tordues, entrelacées, anonymes, ses silhouettes se dissocient d’une quelconque sexualisation et donnent à voir une liberté rafraichissante.
Rosa Canina, Éditions FP&CF, 30€, 92 p.
© Mathilda Olmi