Philippine de Joussineau nous emporte en Iran tandis que Léo Derivot utilise l’image pour questionner la politique. Voici nos coups de cœur de la semaine.
Philippine de Joussineau
Diplômée d’école de commerce, Philippine de Joussineau a débuté sa vie professionnelle à Paris dans le conseil en stratégie de point de vente. En juillet 2018, elle décide de quitter ce monde afin de se consacrer pleinement à la photographie.
« Deux reportages ont changé ma vie. Demain, de Cyrille Dion et Mélanie Laurent, fut une réelle prise de conscience sur des sujets cruciaux comme l’agriculture, la santé ou encore l’éducation. Ce film a été le point de départ d’une longue introspection durant laquelle je cherchais un sens à ma vie, à mes actions. Le second long métrage qui m’a bouleversé est Le Sel de la Terre sur le photographe Sebastião Salgado. Son Oeuvre ainsi que ses engagements personnels m’inspirent énormément. C’est cette volonté de sensibiliser les autres qui m’a décidé à me lancer dans une pratique photographique engagée », confie Philippine de Joussineau.
Elle signe avec Longueurs d’onde sa première série, réalisée en Iran durant l’été 2018. « Les différentes rencontres et les recherches que j’ai faites au cours de ce voyage m’ont permis de mieux comprendre l’histoire obscure et sanguinaire de ce pays et de ses habitants, précise-t-elle. En optique, les longueurs d’onde façonnent la lumière et dévoilent les couleurs à travers son spectre. Leurs jeux, au gré des contrastes et des perspectives, expriment pour moi l’espoir d’un peuple de s’extirper d’un passé trouble et ses rêves d’un avenir meilleur. » Une vision poétique de l’Iran.
© Philippine de Joussineau
Léo Derivot
« Ma série Ecran LCD est née d’un questionnement sur l’évolution de notre relation à l’image photographique suite à notre immersion dans un monde de plus en plus virtuel, dématérialisé. De nos jours, nous n’accordons que quelques dixièmes de secondes à des productions qui défilent sur un fil d’actualité impalpable.» Selon Daniel Van Dr Gucht, «Les sociétés industrielles font de leurs membres des camés dont l’image est la drogue ; c’est la puissante forme de pollution mentale », explique Léo Derivot, un jeune photographe diplômé d’une licence d’Arts Plastiques à la Sorbonne.
Fasciné par l’ouvrage L’expérience politique de l’art : Retour sur la définition de l’art engagé de Daniel Van Dr Gucht, Léo Dérivot utilise l’image et la création artistique pour questionner la politique. Boulimique d’images, l’homme moderne qu’il dépeint est emprisonné dans un monde factice, à la frontière du réel et de l’irréel. Une série politique (et sceptique) qui invite le spectateur, ou plutôt l’homme consumériste, à s’arrêter, regarder et réfléchir.
© Léo Derivot