Les coups de cœur #230

18 mars 2019   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les coups de cœur #230

Carl Bower met les peurs en images tandis que Sofia Babani documente les mouvements sociaux. Voici nos deux photographes coups de cœur.

Carl Bower

Photographe éditorial et commercial résidant à Denver, dans le Colorado, Carl Bower s’intéresse aux projets documentaires au long cours. « J’aime les images, les regarder, et j’aime la façon dont elles peuvent raconter une histoire plus complexe avec le temps, confie-t-il. Quand je pars shooter, je ressens un étrange mélange d’anxiété et de confiance en moi. Avec mon boîtier, je peux aller parler à n’importe qui. La plus grande partie de mon travail consiste à gagner la confiance de mes modèles », explique le photographe, pourtant timide. Son Tumblr est centré sur Private Fears, un projet inspiré de son vécu. « Lorsque je travaillais comme photojournaliste à Washington, une ex-petite amie me harcelait. J’ai dû faire intervenir la police à plusieurs reprises. Au travail, j’avais peur qu’on découvre ma vie personnelle désastreuse. J’ai alors appris à faire illusion, et personne ne s’est jamais douté de rien. Des années plus tard, j’ai interrogé et photographié des étrangers sur leurs peurs personnelles afin de comparer leur être véritable et l’image qu’ils renvoyaient. »

© Carl Bower© Carl Bower

© Carl Bower

© Carl Bower

Sofia Babani

Sofia Babani, 27 ans, est photographe indépendante, et réalise des documentaires en noir et blanc. «  J’ai une immense affinité pour les histoires humaines singulières, les sujets de société, l’humanitaire et les cultures ancestrales, confie-t-elle. J’ai une approche très humaine et immersive de la photographie : je plonge totalement dans mes sujets pour en saisir l’essentiel. J’aime travailler une forme de radicalité tant par la frontalité des images que la force des contrastes. » Pour elle, la photographie est un privilège par laquelle elle peut assister au déroulement de l’Histoire tout en y joignant sa vision. En photographiant les problématiques actuelles, elle donne de l’écho à ce qui n’a pas de voix, et prouve que la photographie demeure une forme de résistance. Samedi 18 mars 2019, elle a couvert la marche pour le climat à Lyon. Elle partage aujourd’hui ses tendres clichés. « Cette mobilisation juvénile en dit long sur les enjeux environnementaux. C’est pour moi l’illustration pure et simple de la nécessité d’une prise de conscience globale et d’un défi à relever pour les générations à venir. »

© Sofia Babani© Sofia Babani
© Sofia Babani© Sofia Babani
© Sofia Babani© Sofia Babani

© Sofia Babani

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