Les coups de cœur #281

23 mars 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #281

Victor Cambet et Mathilde Vanmansart, nos coups de cœur #281 sont tous deux guidés par leur curiosité. Le premier recherche la surprise dans la rue, tandis que la seconde se lance dans de grandes aventures.

Victor Cambet

Designer graphique de formation, Victor Cambet, 24 ans, s’est intéressé au médium photographique alors qu’il étudiait l’histoire de l’art. « Les univers de Joel Meyerowitz et Saul Leiter m’inspiraient beaucoup et m’ont poussé à me tourner vers la photographie de rue. C’est lorsque j’ai emménagé à Montréal que je me suis véritablement plongé dans le 8e art : j’ai acheté un boîtier et commencé à me perdre dans les rues de la ville pour la découvrir », raconte-t-il. Dans ce labyrinthe urbain, l’auteur capture des fragments humains, subtils et éphémères. En isolant ses sujets, il joue avec l’émotion qu’ils lui transmettent. « Aujourd’hui, le physique parfait est codifié, réaliser des portraits de rue est ma manière de montrer la vraie beauté de l’humain, celle que l’on croise tous les jours, mais qu’on ne remarque pas », ajoute-t-il. Porté par la frénésie citadine, Victor Cambet observe avec attention son environnement, à la recherche d’une pépite graphique, chez lui comme ailleurs. « Lors de mon voyage au Japon, par exemple, j’ai pu shooter un moment précieux, en croisant des Geishas dans les ruelles de Kyoto », précise-t-il. Une sublime « collection imprévisible d’instants de vie ».

© Victor Cambet© Victor Cambet
© Victor Cambet© Victor Cambet
© Victor Cambet© Victor Cambet

© Victor Cambet

Mathilde Vanmansart

« Je suis une quarantenaire assez casanière qui ne peut s’empêcher, poussée par la curiosité, de se lancer dans des aventures farfelues à travers le monde »

, déclare Mathilde Vanmansart. Après une expérience en tant que programmatrice d’espaces d’expositions d’arts visuels, la photographe s’est formée aux Gobelins, où elle développe son goût pour l’inconnu. En 2019, elle embarque sur un navire de 400 mètres, capable de transporter jusqu’à 24 000 conteneurs, pour un voyage de six semaines, aux côtés des marins. « Cet univers a chatouillé mon imagination. Les méga porte-conteneurs sont des monstres illustrant la toute-puissance de la mondialisation, et pourtant, ils demeurent des géants fragiles, dépendants des conditions météorologiques, politiques, économiques ou même sanitaires – comme actuellement avec le Coronavirus – j’avais envie d’interroger ce paradoxe », explique-t-elle. Tout en minimalisme, l’artiste illustre le quotidien des travailleurs de la mer, isolés au cœur de ces constructions colossales. « J’ai été surprise par leur solitude et leur douceur : j’avais imaginé un univers machiste transpirant l’huile de moteur, et j’ai finalement découvert une grande délicatesse dans leurs attentions – pour les pots de fleurs à bord ou encore pour nourrir les oiseaux embarqués », ajoute-t-elle. Un monde aussi photogénique que mystérieux.

© Mathilde Vanmansart© Mathilde Vanmansart

© Mathilde Vanmansart

© Mathilde Vanmansart© Mathilde Vanmansart

© Mathilde Vanmansart

Image d’ouverture : © Mathilde Vanmansart

Explorez
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Retrouvez Fisheye au Salon de la Photo 2025 !
Untitled, 2008 © Anna Di Prospero
Retrouvez Fisheye au Salon de la Photo 2025 !
La grande halle de la Villette accueille, du 9 au 12 octobre 2025, la nouvelle édition du Salon de la Photo. Rendez-vous en ce début...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 29 septembre 2025 : expositions et représentations
Speak the Wind, 2015-2020 © Hoda Afshar, Courtesy de l'artiste et de la Galerie Milani, Brisbane, Australie.
Les images de la semaine du 29 septembre 2025 : expositions et représentations
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent de certaines des expositions du moment et de sujets qui...
05 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Billie Eilish, hasard et ambivalence : dans la photothèque de Jenny Bewer
La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ? © Jenny Bewer
Billie Eilish, hasard et ambivalence : dans la photothèque de Jenny Bewer
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger