C’est la poésie qui inspire Marjolein Martinot et Willy Vecchiato, nos coups de cœur #320. La première la trouve au sein de sa famille nombreuse, et le second dans les recoins sombres du monde.
Marjolein Martinot
Photographe autodidacte et mère d’une famille nombreuse, Marjolein Martinot a grandi avec un boîtier à la main. Mais ce n’est qu’après la naissance de son cinquième enfant qu’elle commence à explorer le médium en tant que discipline artistique. « Je me suis inscrite à un cours de photo, et j’ai commencé à suivre plusieurs workshops, notamment l’Atelier Smedsby, mené par JH Engstrom et Margot Wallard », précise l’auteure néerlandaise. En couleur comme en noir et blanc, elle laisse aujourd’hui parler son intuition pour capter les mouvements de sa famille, les émotions qu’elle traverse. « Je suis très sensible aux sentiments, aux atmosphères, et j’ai une préférence pour la mélancolie. Mon approche photographique prend racine dans la poésie, bien que je cherche à rester authentique », confie-t-elle. Instants de vie, jeux de lumière, éléments naturels et passage du temps se croisent dans ses créations, et développent un récit métaphorique, immersif. Face à ses clichés, nos souvenirs de jeunesse nous reviennent en mémoire, et l’on se prend à rêver, avec nostalgie, d’une époque plus légère.
© Marjolein Martinot
Willy Vecchiato
« La photographie est à la fois un point de convergence entre de multiples passions et une quête continue de ma propre voix. Tous mes travaux sont le résultat d’influences et suggestions – certaines sont directes et explicites, d’autres sont moins évidentes, mais tout aussi essentielles »,
déclare Willy Vecchiato. Né en Italie en 1973, l’artiste utilise le noir et blanc pour capturer des échos, des images brutes, aussi ténébreuses que captivantes. « Je suis intéressé par ce qui est caché. J’aime que mon cadre soit sombre. Si tout est éclairé, le mystère n’existe plus », ajoute-t-il. Dans ses créations, les émotions remontent à la surface et jouent avec les nerfs du regardeur. Au cœur de ce monde monochrome, l’indicible domine et étouffe tout son – un silence pénétrant dans lequel on ne peut s’empêcher de plonger. « Je shoote, de manière viscérale, ce qui m’attire et me repousse, ce qui me hante et me dérange, ce que je ne comprends pas. J’explore la part noire de ce qui m’entoure. J’essaie de documenter la frontière entre le réel et l’irréel », conclut-il.
© Willy Vecchiato
Image d’ouverture : © Marjolein Martinot