Les coups de cœur #338

26 avril 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #338

Nos coups de cœur #338, Sven Forsans et Toufic Beyhum, sont tous deux inspirés par leur environnement. L’un capture le charme de ses escapades, et l’autre documente les conséquences de la mondialisation sur son pays d’adoption.

Sven Forsans

C’est après la naissance de son premier enfant que Sven Forsans, photographe franco-norvégien de 37 ans, a découvert le 8e art. « À l’époque, j’avais acheté un compact, lors d’un voyage en Norvège que j’avais malheureusement perdu. Au retour, au duty free, j’avais opté pour un reflex, dans l’optique de prendre de belles photos de mon fils, et, de fil en aiguille, je me suis pris au jeu », se souvient-il. Aujourd’hui, l’auteur « pense photo tout le temps », et immortalise ses périples autour du monde, comme dans le cadre de son quotidien. Son boîtier toujours à la main, il « fige dans le temps l’instant présent, et laisse une trace pour les générations futures ». Privilégiant une approche spontanée, et un rendu brut – il ne retouche presque pas ses images – Sven Forsans capture des scènes de rues, comme des paysages naturels, cherchant à intercepter, grâce à son objectif, le charme et la fugacité d’un moment. « Ce que je préfère ? Le naturel et l’authenticité », ajoute-t-il.

© Sven Forsans© Sven Forsans
© Sven Forsans© Sven Forsans

© Sven Forsans

Toufic Beyhum

« Depuis que je suis en Namibie, je réalise à quel point la jeune génération s’est occidentalisée. Elle mange de la malbouffe, porte des vêtements européens… Et si certains ne peuvent pas s’offrir les créations des grandes marques, à China Town, on peut trouver des contrefaçons. C’est triste, car le China Town d’ici est un simple entrepôt rempli de vêtements, d’objets électroniques, de jouets en plastique – aucun restaurant ni lieu culturel, comme à Londres ou à New York »,

raconte Toufic Beyhum, photographe d’origine libanaise. Inspiré par cette mondialisation de la culture, ce dernier met en scène, dans Quiet Colonialism, des modèles noires aux peignes et coiffes made in China. « Je les ai créés moi-même, et imprimés en 3D », précise-t-il. Une série haute en couleur, mêlant les coutumes emblématiques de l’Afrique à l’influence grandissante des pays développés. Photographiées de dos, les femmes, arborant ces accessoires avec fierté, déjouent les codes et invitent le regardeur à s’interroger : les rites et coutumes minoritaires sont-ils voués à disparaître ? Comment préserver leur richesse ? Les maintenir en vie, dans ce monde ultra connecté ? « La technologie, à petite dose, est notre amie. Mais elle peut aussi se retourner contre nous et détruire notre contact social, notre culture », avertit le photographe.

© Toufic Beyhum© Toufic Beyhum
© Toufic Beyhum© Toufic Beyhum

© Toufic Beyhum

Image d’ouverture : © Toufic Beyhum

Explorez
Kianuë Tran Kiêu : éclats de tendresse et narratives queers
© Kianuë Tran Kiêu
Kianuë Tran Kiêu : éclats de tendresse et narratives queers
Kianuë Tran Kiêu fait de l’art un espace de connexion et de transmission où la vulnérabilité devient une force. Chaque projet est une...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
Saint-Valentin : les photographes de Fisheye montrent d’autres visions de l’amour
© Nick Prideaux
Saint-Valentin : les photographes de Fisheye montrent d’autres visions de l’amour
Les photographes de Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. Parmi les thématiques...
14 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Dans les songes dionysiaques de Hui Choi
© Hui Choi. The Swan's Journey.
Dans les songes dionysiaques de Hui Choi
Le photographe chinois Hui Choi traduit les contradictions des émotions humaines en images empreintes de lyrisme. S’inspirant de la...
14 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
13 séries photo qui offrent une vision moins idyllique de l’amour
© Nolwen Michel
13 séries photo qui offrent une vision moins idyllique de l’amour
Si les relations amoureuses font rêver les plus romantiques d’entre nous, pour d’autres, elles évoquent des sentiments bien moins joyeux....
13 février 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Kianuë Tran Kiêu : éclats de tendresse et narratives queers
© Kianuë Tran Kiêu
Kianuë Tran Kiêu : éclats de tendresse et narratives queers
Kianuë Tran Kiêu fait de l’art un espace de connexion et de transmission où la vulnérabilité devient une force. Chaque projet est une...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
Les coups de cœur #533 : Martin Bousquet et Yulissa Aranibar
Imperial skaters © Yulissa Aranibar
Les coups de cœur #533 : Martin Bousquet et Yulissa Aranibar
Martin Bousquet et Yulissa Aranibar, nos coups de cœur de la semaine, examinent les territoires et les populations qui les habitent....
24 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 17.02.25 au 23.02.25 : sonder la société
© Aletheia Casey
Les images de la semaine du 17.02.25 au 23.02.25 : sonder la société
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye sondent la société par l’entremise de mises en scène, de travaux...
23 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
22 février 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas