Tous·tes deux influencé·es par le cinéma et les univers dystopiques, Katas et Evan Murphy, nos coups de cœur #398, font de Paris et New York des décors immersifs et dramatiques.
Katas
C’est grâce à sa compagne, Océane Feld, que Katas, photographe queer de 25 ans s’est tourné·e vers le 8e art. Expérimentant avec l’argentique et les boîtiers jetables, iel se fie à son instinct pour capter des scènes marquantes, poétiques. « J’affectionne particulièrement le monde de la nuit, c’est pourquoi je me tourne davantage vers la photo de rue où tout s’entremêle : l’architecture des bâtiments, la façade d’un restaurant, les néons, les regards, les mouvements… J’accorde également une place importante aux couleurs. J’utilise des pellicules spécifiques pour convoquer une esthétique futuriste irréelle, entre le cinéma et l’anime japonais », confie l’artiste. Passionné·e par le cyberpunk, un « genre de science-fiction présentant une vision pessimiste de notre avenir, mettant en parallèle des lieux remplis de lueurs artificielles aux couleurs vives et technologiquement avancées », Katas fait de son environnement un terrain de jeu étrange, où se croisent les influences de Blade Runner, Akira ou encore Ghost in the Shell. Un univers aux nuances fluorescentes où les protagonistes deviennent des avatars virtuels, et où les rues parisiennes se transforment en un décor onirique. Et, au cœur de ce monde fantasmé, on découvre peu à peu la personnalité de son auteurice. « Mes photos sont aussi un moyen de raconter ma propose histoire – celle que je construis », conclut-iel.
© Katas
Evan Murphy
Corps flous se mouvant dans la nuit, apparitions mystérieuses, brume mystique… Les créations d’Evan Murphy nous emportent dans un univers cinématographique à la frontière des possibles. Le photographe de 22 ans venu de Las Vegas développe aujourd’hui à New York son écriture visuelle, nourrie par la narration. « Plus j’aimais le médium, plus mon approche devenait intime. J’ai commencé à réaliser des images qui représentaient des périodes de ma propre vie, mes pensées, mes émotions… J’adore raconter des histoires dans mon travail, j’espère lui donner une dimension cinématographique et unique », explique-t-il. Ses thèmes de prédilection ? « Trouver réconfort et paix dans des moments difficiles, dire adieu aux gens, faire face à une expérience qui vous transforme… J’aime également beaucoup ajouter des bribes de conversations ou des textes à mes images, pour y ajouter une certaine confusion, et une dimension narrative supplémentaire », confie-t-il. Fasciné par les paysages dystopiques, l’artiste fait de la Grosse Pomme son terrain de jeu et parvient à capturer sa grandeur décadente avec un œil d’auteur. Face à son objectif, les plages, les gratte-ciel, et les rails des métros deviennent des décors théâtraux où se jouent des scènes dramatiques. Une collection d’images qui plairont aux amateurs de rebondissements.
© Evan Murphy
Image d’ouverture : © Katas