Les coups de cœur #412

24 octobre 2022   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #412

Le corps est au centre des séries de nos coups de cœur #412, Lola Cacciarella et Marian Goledzinowski. L’une le capture avec douceur et sensibilité, l’autre le recouvre de costumes et en fait un outil de revendication.

Lola Cacciarella

Jeune artiste française de 22 ans, Lola Cacciarella se tourne vers la photographie très tôt. Si elle ne l’envisage alors pas comme profession potentielle, elle la perçoit cependant comme une pulsion libératrice. Aujourd’hui étudiante aux Gobelins en deuxième année de Bachelor Photographie et Vidéographie, après être passée par une école d’architecture, elle vit la photographie comme une plongée dans une réalité parallèle et fantasmée. Une vision que nous évoquent avec justesse ses clichés aux couleurs pastel et à l’ambiance estivale, véritable « invitation à la rêverie ». « La poésie et la tendresse du quotidien » qu’elle souhaite mettre en exergue lui viennent d’artistes tels que Lisa Sorgini, Julien Magre ou Leo Berne. Mais c’est aussi le corps et ses mouvements qui intriguent Lola Cacciarella, thème qu’elle explore sans jugement, avec douceur. La jeune photographe nous partage sa « vision rêvée et heureuse » du monde qui l’entoure, assumant sa volonté d’être discrète dans son approche photographique – pour capter la sincérité des êtres. Au-delà de cette série balnéaire sur la plage d’Ipanema à Rio, l’artiste expérimente encore et cherche sa voie. Elle espère, à terme, se lancer dans l’édition, afin d’apporter son regard particulier aux livres photo, qu’elle conçoit comme une concrétisation du 8e art.

© Lola Cacciarella© Lola Cacciarella
© Lola Cacciarella© Lola Cacciarella
© Lola Cacciarella© Lola Cacciarella

© Lola Cacciarella

Marian Goledzinowski

Promis à une carrière de boxeur, c’est finalement dans la musique que Marian Goledzinowski a débuté sa vie active. Devenu producteur sous le nom de Sayem, il partage aujourd’hui son temps entre ses trois passions : le 4e art, la photographie et le documentaire. Un équilibre qu’il parvient à maintenir en gardant toujours son boîtier près de lui. « Mon approche est celle d’un témoin, je souhaite que ma présence ne gêne en rien l’action qui se présente sous mes yeux », explique-t-il. En février 2021, l’auteur s’envole pour le Kinshasa afin de suivre Lova Lova, un artiste congolais, issu d’un gang d’enfants des rues. « Je l’ai rencontré à Barbès, et il m’a ensuite emmené dans son quartier, Bandal, dans la capitale du Congo. C’est ainsi que j’ai pu passer du temps avec le gang Mokili Mususu. Il est composé de jeunes ayant entre 9 et 18 ans, ne connaissent que la violence, la drogue et l’alcool de maïs. Ils possèdent des lames de rasoir sur lesquelles ils urinent pour infecter leurs adversaires en cas de coupure. Bandal est un quartier pauvre, la mort y est quotidienne », déclare Marian Goledzinowski. C’est pourtant avec poésie que ce dernier choisit d’aborder un tel sujet. Jouant avec leurs costumes – aux influences steampunk – et leur prestance, le photographe parvient à mettre en lumière une certaine joie, une insouciance propre au jeune âge. Comme une bouffée d’air frais dans un quotidien au danger étouffant.

© Marian Goledzinowski

© Marian Goledzinowski© Marian Goledzinowski
© Marian Goledzinowski© Marian Goledzinowski

© Marian Goledzinowski

© Marian Goledzinowski

Image d’ouverture : © Marian Goledzinowski

Explorez
La rétrospective de Madeleine de Sinéty, entre France et États-Unis
© Madeleine de Sinéty
La rétrospective de Madeleine de Sinéty, entre France et États-Unis
L’exposition Madeleine de Sinéty. Une vie, présentée au Château de Tours jusqu'au 17 mai 2026, puis au Jeu de Paume du 12 juin au 27...
15 décembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
© Sarah van Rij
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
Jusqu’au 25 janvier 2026, Sarah van Rij investit le Studio de la Maison européenne de la photographie et présente Atlas of Echoes....
12 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Guénaëlle de Carbonnières : creuser dans les archives
© Guénaëlle de Carbonnières
Guénaëlle de Carbonnières : creuser dans les archives
À la suite d’une résidence aux Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières a imaginé Dans le creux des images. Présentée jusqu’au...
11 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #568 : Bastien Bilheux et Thao-Ly
© Bastien Bilheux
Les coups de cœur #568 : Bastien Bilheux et Thao-Ly
Bastien Bilheux et Thao-Ly, nos coups de cœur de la semaine, vous plongent dans deux récits différents qui ont en commun un aspect...
08 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sarah Bahbah : écran d’intimité
© Sarah Bahbah
Sarah Bahbah : écran d’intimité
Sarah Bahbah a imaginé Can I Come In?, un format immersif à la croisée du podcast, du film et du documentaire. Dans les six épisodes qui...
À l'instant   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les missives intimes de Julian Slagman
A Bread with a Sturdy Crust, de la série A Failed Attempt to Photograph Reality © Julian Slagman
Les missives intimes de Julian Slagman
Avec A Failed Attempt to Photograph Reality Julian Slagman compose des lettres personnelles qui mêlent des images monochromes et des...
17 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
26 séries de photographies qui capturent l'hiver
Images issues de Midnight Sun (Collapse Books, 2025) © Aliocha Boi
26 séries de photographies qui capturent l’hiver
L’hiver, ses terres enneigées et ses festivités se révèlent être la muse d’un certain nombre de photographes. En ce jour de Noël, la...
17 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Martin Parr : des photographes de Bristol lui rendent hommage
© Fabrice Laroche
Martin Parr : des photographes de Bristol lui rendent hommage
Consciemment ou non, des photographes du monde entier travaillent sous l’influence de Martin Parr. Mais pour la communauté photographique...
16 décembre 2025   •  
Écrit par Thomas Andrei