Les coups de cœur #440

08 mai 2023   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #440

Avec Ludovic Jaunatre et Le Massi, nos coups de cœur #440, l’humain et le paysage sont de grandes sources d’inspiration. Chez l’un, c’est davantage l’intériorité qui prime, quand l’autre part voir au-dehors, en plein voyage.

Ludovic Jaunatre

Né à Nantes et diplômé de l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, Ludovic Jaunatre a véritablement commencé à pratiquer la photographie dans les années 2000. À l’époque, il ne travaille qu’à l’argentique, en noir et blanc, et photographie les personnes « à l’écart » dans les soirées parisiennes. Toujours attiré par les monochromes, pour leur capacité à « créer une forme de parenthèse temporelle qui trouble le spectateur », il s’intéresse aux relations entretenues par l’homme, avec ce qui est obstrué, invisible. « Je cherche dans mon travail à rendre compte des tensions et des apaisements que l’humain ressent, que ce soit au sein de son entourage familier, mais aussi à l’intérieur de son territoire. Le portrait pour moi doit être appréhendé comme le paysage, c’est à dire comme une étendue que l’on contemple, que l’on observe dans laquelle nous projetons un peu de nous-même », explique-t-il. De ses premiers lieux de shooting aux effluves alcoolisés, il part à la conquête du grand air, des espaces de pleine nature, où défilent parfois des formes d’existence. « La photographie fait partie de ma vie et de mon quotidien, même sans appareil, je “photographie”, je repère jusqu’au moment où je rencontre une personne qui m’inspire, un paysage, un objet ». Entretenant un rapport très personnel à l’image, Ludovic Jaunatre s’amuse, à la manière de Nan Goldin – dont il admire le travail – à mêler l’intime et la fiction pour créer mille et un récits de la nature humaine.

© Ludovic Jaunatre

© Ludovic Jaunatre© Ludovic Jaunatre
© Ludovic Jaunatre© Ludovic Jaunatre

© Ludovic Jaunatre

© Ludovic Jaunatre

Le Massi

C’est après une dizaine d’années de création collective – au sein d’un groupe de musique – que Le Massi s’est tourné vers le médium photographique. « Il m’a semblé que le 8e art avait cette qualité de fabrication plus individuelle, et je pense que c’est une chose dont j’avais besoin », se souvient-il. À Montréal, l’auteur canadien, aujourd’hui installé à Paris, se forme et découvre l’histoire riche de la discipline. « J’ai toujours été attiré par le pouvoir qu’une seule image peut avoir, sa force narratrice et évocatrice », poursuit-il. C’est pourtant à l’aide de diptyque qu’il compose sa série Here We Are. Un travail s’inspirant de « [s]es premiers instincts et du désir de capter des mises en scène éphémères ». Féru de voyages, le photographe s’est intéressé à un « voyeurisme inversé », tournant son objectif vers les paysages et sites culturels, et celles et ceux qui les traversent. De ces observations, naissent des fulgurances poétiques ou amusantes, qui dialoguent étrangement entre elles. Comme si, en couplant ces territoires, ces instants, Le Massi parvenait à composer un imaginaire collectif au détour de différentes destinations. Une illustration parfaite de notre besoin de voyager loin, peu importe les conséquences, peu importe la direction. « C’est la quête qui prédomine », conclut-il sagement.

© Le Massi

© Le Massi© Le Massi
© Le Massi© Le Massi

© Le Massi

© Le Massi

Image d’ouverture © Le Massi

Explorez
Camille Lévêque décortique la figure du père
© Camille Lévêque. Glitch, 2014. Avec l’aimable autorisation de l’artiste
Camille Lévêque décortique la figure du père
Dans À la recherche du père, Camille Lévêque rend compte de questionnements qui l’ont traversée pendant de longues années....
10 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Pour ses vingt ans, MYOP rend hommage au passé pour mieux se tourner vers l’avenir
Militaires russes en visite sur le site de Chersonèse, Ukraine, 2005 © Julien Daniel / MYOP
Pour ses vingt ans, MYOP rend hommage au passé pour mieux se tourner vers l’avenir
Cette année, MYOP fête ses vingt ans. À cette occasion et dans le cadre des Rencontres d’Arles, les photographes de l’agence...
09 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Kikuji Kawada : la carte infinie d'un Japon en mutation
Endless Map © Kikuji Kawada, Courtesy PGI
Kikuji Kawada : la carte infinie d’un Japon en mutation
Jusqu’au 5 octobre 2025, à l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles, Kikuji Kawada investit l’espace Vague pour une...
09 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Le jury du grand prix Images Vevey 2025-2026 révèle ses lauréat·es
Rotting from Within, Untitled, 2014-2024 © Abdulhamid Kircher
Le jury du grand prix Images Vevey 2025-2026 révèle ses lauréat·es
Ce mardi 8 juillet, à l’hôtel du Forum à Arles, le jury d’Images Vevey a officiellement annoncé ses lauréat·es : ainsi Abdulhamid Kircher...
09 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Jeune amour, 2024 © Nan Goldin. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Gagosian.
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Ce mardi 8 juillet, Nan Goldin a reçu le prix Women in Motion au Théâtre Antique d’Arles, qui affichait complet. À cette occasion...
11 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Erica Lennard : « L'amitié féminine était une réalité que nous vivions pleinement »
Elizabeth, Californie, printemps 1970. © Erica Lennard. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / La Galerie Rouge.
Erica Lennard : « L’amitié féminine était une réalité que nous vivions pleinement »
Erica Lennard présente Les Femmes, les Sœurs à l’espace Van Gogh dans le cadre de la 56e édition des Rencontres d’Arles. L’exposition est...
11 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Camille Lévêque décortique la figure du père
© Camille Lévêque. Glitch, 2014. Avec l’aimable autorisation de l’artiste
Camille Lévêque décortique la figure du père
Dans À la recherche du père, Camille Lévêque rend compte de questionnements qui l’ont traversée pendant de longues années....
10 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le Brésil au grand angle
De la série Rua Direita, São Paulo, SP, vers 1970. © Claudia Andujar. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles.
Le Brésil au grand angle
Climat et transition écologique, diversité des sociétés, démocratie et mondialisation équitable… tels sont les trois thèmes de la saison...
10 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine