Greta Valente et Siqi Li, nos coups de cœur #369 invitent le regardeur à voir au-delà de la simple image. L’une s’intéresse à l’esprit des lieux, et l’autre, à l’amour familial.
Greta Valente
Passionnée par la photographie argentique, le paysage et la nature morte, Greta Valente s’est formée au 8e art à l’Institut de Design européen de Milan. Un cursus qui lui a permis de se plonger davantage dans la création de séries personnelles. Parmi elles, Come un fiore senza terra. Un projet conçu comme « une invitation à réévaluer certaines situations, certains endroits qui, au premier regard, semblent souvent sans profondeur, ou “pas beaux”», explique-t-elle. Lieux déserts, architecture décrépie, ruine, rouille, mauvaises herbes… Au cœur des images de l’autrice, les marques du temps et du délaissement sont sublimées. Ces anciennes cicatrices deviennent les témoins d’une histoire que le spectateur se plaît à imaginer. « Mon message ? S’arrêter sur ce qui est devant notre nez. Ces espaces qui semblent abandonnés, morts, reviennent à la vie lorsqu’on les observe. Mon travail cherche à promouvoir une manière conscientisée, moins pressée de voir le monde, à entrer en harmonie avec le lieu que l’on représente », confie-t-elle.
© Greta Valente
Siqi Li
«
Empty Nest parle de la famille, de la parentalité, de notre manière de grandir, et de la douleur de la séparation. Lorsqu’un enfant quitte le foyer, de nombreux parents vivent une sorte de deuil, une certaine perte d’identité. À cause de la crise sanitaire, je n’ai pas pu rentrer chez moi pendant deux ans. Au même moment, ma mère est devenue retraitée – tout comme mon père. Alors que nous nous habituions à ces nouvelles dynamiques, notre envie de nous revoir est devenue presque insupportable… », raconte Siqi Li, un photographe venu de Beijing, actuellement installé à Londres. Dans un noir et blanc intimiste, à la douceur mélancolique, l’auteur – diplômé d’un master en photojournalisme et photographie documentaire – explore toutes ces sensations, ces changements d’énergie. En parcourant les liens qui réunissent passé et présent, les symboliques familiales, et l’affection que l’on porte à ses proches, Siqi Li fait d’Empty Nest un conte introspectif où les métaphores fleurissent, tout comme l’amour inconditionnel.
© Siqi Li
Image d’ouverture : © Siqi Li