Inspirés par leur environnement, Francesca Sand et Joshua McMillan, nos coups de cœur #370, le représentent de manières opposées. L’une laisse parler l’émotion brute, tandis que l’autre s’applique à capturer l’essence d’un lieu.
Francesca Sand
Née en Italie, Francesca Sand est tombée amoureuse de la photographie à onze ans, en recevant en cadeau son premier boîtier. Depuis 2010, elle développe, à Paris, une œuvre aux notes abstraites, inspirée par l’art contemporain. « Le 8e art a bouleversé ma vie. Il me permet de toucher à la profondeur des choses. J’aime arrêter des moments pour m’y plonger, laisser des traces, me laisser transporter par le flux de l’existence, capturer l’humain, la société, le vide, les rencontres qui m’entourent. La réalité qui est cruelle et douce à la fois… », raconte-t-elle. Privilégiant une approche symbolique, l’autrice fait dialoguer portraits, paysages, minimalisme et expressionnisme afin de « transcender le réel pour mieux le comprendre ». Inspirée par les créations de Basquiat, Nan Goldin, Sylvia Plath ou encore Antoine D’Agata, elle fait dialoguer vide et bruit, étreintes et solitude pour « donner à voir la vie pour ce qu’elle est, sans filtre ni décor. Simplement dans son essence la plus primitive ». Une collection d’images où se mêlent monochromes et aplats de couleurs et d’où surgit une incroyable pulsion de vie.
© Francesca Sand
Joshua McMillan
« J’ai beaucoup évolué en un court laps de temps, et je pense que cette transformation a eu un impact sur ma photographie. J’aime prendre davantage mon temps, et laisser parler mon intuition. Au Yukon, la lumière voyage lentement, ce qui m’a donné l’opportunité de me détendre, et d’attendre d’être convaincu par chaque composition avant de d’appuyer sur le déclencheur »
, raconte Joshua McMillan. C’est dans ce territoire au nord du Canada que le jeune photographe a réalisé Midnight at Sixty-Four, une série documentaire, en plein solstice d’été. Sur place, le soleil ne se couche jamais complètement, et les nuits sont éclairées d’une lueur qui semble surnaturelle. « Si je savais déjà que je ne verrais pas l’obscurité, y être confronté pour la première fois a été saisissant. Je me suis donc lancé dans un projet qui donnait à voir cette lumière nocturne », explique l’auteur. Révélant un décor désert, entre deux âges, où les traces humaines semblent effacées, les clichés de Joshua McMillan figent un phénomène qui ne cesse d’ébahir les rares visiteurs qui s’aventurent dans la ville. Un événement intriguant au cœur d’un territoire atemporel, bercé par sa propre torpeur.
© Joshua McMillan
Image d’ouverture : © Francesca Sand