D’origine suisse et vietnamienne, Cynthia Mai Ammann rêve des fleurs du printemps, des nuits chaudes d’été, de force et de tendresse, et de retourner au Vietnam avec sa mère et sa sœur. Oscillant généralement entre les genres de la fiction et du documentaire, elle pratique une photographie à la fois intime et immersive, aux prises avec les notions d’identité, d’appartenance, de mutation et de mémoire – découlant de son héritage culturel mixte. Exposée au festival Circulation(s) en 2023, elle y présentait sa série Floating View, portrait de la capitale économique du Vietnam et ville natale de la mère de la photographe, Saigon (Hô Chi Minh-Ville). Avec une attention particulière aux émotions telles que la mélancolie ou la vulnérabilité, elle y dépeignait une réflexion personnelle sur le paysage urbain en pleine expansion. Des perspectives futuristes au constat des dysfonctionnements de la réalité, elle dévoilait alors l’étrange cohabitation entre l’idéalisme capitaliste et la tradition vietnamienne. Inspirée par « les éléments du quotidien et du lointain comme la lumière de l’heure dorée qui se réfléchit dans le lac Léman ou la rivière de Saigon », ou encore par son obsession pour les scènes autour de la nourriture au cinéma (L’Odeur de la papaye verte, Tampopo, Eat Drink Man Woman…), l’artiste se plaît à entremêler les textures et les couleurs. En naît un véritable festin visuel, donné en offrande aux spectateurices.
Les festins printaniers de Cynthia Mai Ammann
© Cynthia Mai Ammann
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