Le 19 février, le jury du Prix HSBC a dévoilé les noms des lauréats 2019 : Dominique Teufen et Nuno Andrade. Deux photographes aux écritures singulières.
Le Prix HSBC accompagne, chaque année, deux photographes dans la publication de leur première monographie. En janvier, Stefano Stoll, le conseiller artistique 2019, avait sélectionné douze nommés. « Les séries retenues dans cette section montrent que si les genres traditionnels ne sont pas morts, ils sont en train d’évoluer, de s’inspirer mutuellement, et d’affiner leurs spécificités, dans une dynamique quasi darwinienne », déclare-t-il. Parmi les finalistes, les membres du Comité exécutif du Prix ont choisi Dominique Teufen et Nuno Andrade, deux photographes aux écritures photographiques contrastées.
Périple poétique et lieu atypique
Auteure suisse, Dominique Teufen a déjà exposé à Melbourne, Zurich, Londres et New York. Formée à la sculpture et aux Beaux-Arts, l’artiste est fascinée par l’expérimentation matérielle. En jouant avec le processus photographique – elle en explore les mécanismes – la photographe construit un monde étrange au fil de ses voyages. Ses images monochromes présentent un univers minimaliste, à la fois réaliste et imaginaire. Un périple poétique « à bord de [sa] photocopieuse » qui déconstruit notre perception : d’où viennent ces paysages ? Existent-ils vraiment, ou ne sont-ils que des inventions de l’esprit ?
Installé à Lisbonne, Nuno Andrade, a quant à lui développé une approche documentaire, en observant les habitants de la capitale portugaise. Il a présenté à HSBC son projet Ginjal, dédié à un célèbre restaurant de la municipalité d’Almada, au sud de Lisbonne : le Forest of Ginjal. Transformé en salle de danse dans les années 2000, l’endroit s’est imposé comme un espace fascinant, ralliant rêveurs, solitaires et séducteurs. En fréquentant ce lieu, le photographe a capturé une population spontanée, sensible et excentrique, en quête d’amour et de liberté.
© Nuno Andrade
© Dominique Teufen