Quelle meilleure façon de démarrer les Rencontres d’Arles 2025 qu’avec un battle d’images ? C’est la proposition d’Inland Stories pour la 56e édition du festival. Organisé à la Maison Close, l’insolite combat a mis en compétition six équipes de photographes issu·es de divers collectifs et agences. Sous les applaudissements et les rires, elles ont lancé des assauts visuels tous plus originaux les uns que les autres. Flash-back.
Lundi 7 juillet, en début de soirée, des cloches retentissent depuis la Maison Close, en plein cœur de la cité arlésienne. Une foule s’attroupe autour de la galerie investie par la coopérative de photographes internationaux·les Inland Stories et le fabricant de papier Hahnemühle, associés pour l’édition 2025 des Rencontres photographiques. La cause de ce rassemblement ? Un battle d’images, pensé sur le modèle des battles de rap. Mais « au lieu de s’affronter au flow, on s’affronte avec des visuels », s’amuse le photographe Cyril Abad, à l’origine du concept. Suite au succès de la première édition qu’il organise en 2017 dans un bar parisien, il propose à Inland de réitérer l’expérience, cette fois-ci, à Arles. Ainsi, et avec le soutien d’Hahnemühle, un nouveau ring se prépare. Pour l’occasion, ce sont le collectif LesAssociés, Fotobus, DOCKS Collective, Divergence Images, Item et enfin Inland qui se sont prêtés au jeu. Pour les départager, un jury d’exception : Lars Lindemann, commissaire d’exposition et directeur artistique ; Brigitte Patient, journaliste et grande voix de la photographie ; Pierre Terdjman, photographe ; Éric Sinatora, directeur de GRAPh et vice-président du réseau Diagonal, et pour finir Céline Duval, artiste visuelle et directrice de Stimultania. Sous les rires et les applaudissements du public, ils et elles étaient réuni·es pour évaluer les meilleurs slams photographiques.
Un clash en images
Véritable spectacle, le battle se déroule au rythme des punchlines des modérateur·ices Patrick Cockpit, dit Janot Le Pourri, et Alexe Liebert, alias Sharon Cailloux. Mais sur le ring, ce sont les images qui ont le monopole des répliques. Les règles du combat sont simples : les équipes s’affrontent avec à leur disposition un ordinateur comportant une sélection d’environ 200 photographies issues des fonds de l’agence ou du collectif représenté·e. Un des camps envoie le premier coup sur grand écran. La team rivale a quarante secondes pour répondre avec un de ses clichés. Celle ayant la meilleure riposte visuelle gagne la manche. Un exemple cocasse illustre parfaitement l’esprit du tournoi : alors que combattent les deux groupes allemands DOCKS Collective et Fotobus, l’image d’un homme ivre, la tête dans une assiette de saucisses, répond à celle d’un boucher entouré d’une montagne de charcuterie. Inédit, ce principe de répartie photographique permet ainsi une approche originale et informelle du médium. Et dans ce lâcher prise sans paroles, les images développent leur propre langage.