Du 23 septembre au 14 octobre, se tiendra la 25e édition de L’IMAGE_SATELLITE, le festival niçois qui immortalise la scène photographique contemporaine dans toutes ses formes d’expression.
L’IMAGE_SATELLITE est un observatoire des pulsations qui traversent la photographie contemporaine. Approches documentaires, démarches plastiques, usages vernaculaires de la photographie, expérimentations autour de l’image imprimée, exposée, éditée, affichée, projetée, animée : le festival se propose d’immortaliser les fulgurances et les combats de la scène actuelle. Du 23 septembre au 14 octobre aura lieu l’édition 2023 à Nice, qui célèbre aussi les 25 ans du festival organisé par Sept Off. Une exposition collective se tiendra au 109, placée sous le thème « la chair et la pierre » et donne le ton de cette édition. Dix artistes dressent une cartographie complexe, elliptique, toujours contextuelle et mouvante des situations d’assignations, des tentatives d’appartenances et des espaces de revendications. Les photographes redonnent une dignité aux corps, en racontant des histoires humaines hautement politiques, bouleversant le tissu social. Hélène Bellenger, Kmar Douagi, Mathieu Farcy, Myr Muratet, Magali Paulin, Gwenaël Porte, Adrien Selbert et Gaëtan Soerensen mettent leurs œuvres en dialogue tout au long d’un parcours qui est un portrait foisonnant du monde contemporain et de ses représentations. Le travail de Julie Hascoët, Carrare, le crépuscule de la montagne, gagnant du Prix Satellite 2023, bâtit un pont particulier entre les corps humains, les vies des habitant·es et leur territoire.
Pour L’IMAGE_SATELLITE, Julie Hascoët documente le drame de Carrare
Avec Carrare, le crépuscule de la montagne, Julie Hascoët documente l’histoire d’un peuple et de son territoire ravagé par l’industrie. Carrare, petite ville de Toscane aux pieds des Alpes apuanes, doit sa renommée internationale à ses montagnes resplendissantes desquelles, depuis des siècles, on extrait le marbre. En grec, « marmaros » signifie « roche resplendissante », ce qui décrit parfaitement les sommets immaculés et fascinants qui entourent la ville, aujourd’hui dénaturés par une exploitation intensive. On connaît Carrare pour ses marbres, moins pour son histoire politique : dans ce paysage de carrières, s’est développée une expérience particulière de l’insubordination. La ville est un bastion de la pensée anarchiste depuis la fin du 19e siècle, une expérience politique qui est en lien étroit avec ce territoire singulier. Au-delà du drame des marbres et de la défiguration du paysage, ce sont donc les traits d’union entre la nature, la société et l’histoire politique que la photographe explore pour cette édition de L’IMAGE_SATELLITE. L’exposition aura lieu à la Galerie du musée de la Photographie Charles Nègre et accompagne la sortie du livre Carrara, il crepuscolo della montagna aux éditions Autonomes.