L’œuvre flamboyante de JH Engström rejoint la collection Photo Poche !

01 juin 2021   •  
Écrit par Finley Cutts
L'œuvre flamboyante de JH Engström rejoint la collection Photo Poche !

Avec la parution d’un ouvrage dans la collection Photo Poche, l’artiste suédois JH Engström s’inscrit dans une grande lignée de photographes mondialement reconnus. Pour l’occasion, rendez-vous à la Librairie La Comète le 2 juin à 18h pour vous procurer l’ouvrage et rencontrer l’auteur !

Considérée comme une référence internationale de l’édition photographique, la collection Photo Poche chez Actes Sud expose les plus grands noms du 8e art mondial. Publier un ouvrage à cette édition se présente comme un marqueur d’une œuvre bien établie. JH Engström se décrit comme un « bookmaker » – on compte dix-huit ouvrages publiés ! Une fois de plus, ses clichés s’invitent sur les pages d’un livre, mais cette fois avec des contraintes nouvelles. Avec une forme constante depuis leur création en 1982 – 2.5 × 19 cm, 144 pages, 64 photographies – les livres Photo Poche ont d’abord constitué un obstacle pour celui qui s’est toujours tourné vers des formats et récits expérimentaux. « J’ai pris la décision de le mettre en page comme s’il s’agissait de mes livres habituels. Le format Photo Poche comporte certaines contraintes de forme et je pense avoir réussi à trouver une certaine liberté dans ce format restreint », explique l’artiste.

Leitmotiv des artistes par excellence, c’est la curiosité qui a amené JH Engström à la photographie. « Je cherchais un langage pour extérioriser mon besoin de m’exprimer. Je ne sais pas pourquoi ce besoin a toujours été si urgent pour moi. Mais c’est comme ça », poursuit-il. Comme une impulsion chronique, non loin de l’obsession, le photographe suédois documente inlassablement sa propre vie. Dans ses images, difficile de distinguer les instants du quotidien des mises en scènes soigneusement imaginées. Car l’auteur ne se retrouve réellement dans aucune de ces situations. Scènes de vie dans le bar du quartier, autos-portraits dramatiques, objets des plus ordinaires… Son style est unique, il lui appartient. Détaché des préjugés, son écriture nous impose une narration nouvelle – et on ne peut plus personnelle. « Je vais très rarement quelque part pour faire des photos. Je prends des photos parce que je suis quelque part », explique-t-il. Fragments de journaux intimes projetés dans l’espace public, ses images sont autant de déclarations d’une vie photographique – et non d’une photographie pour vivre. « Le quotidien et ses détails sont la meilleure façon d’aborder la vie. Il contient tous les mystères et la magie du monde », poursuit-il.

© Jan Henrik Engström© Jan Henrik Engström

à g. The Frame ; à d. Tout va bien

Se libérer du carcan lexical

Contrairement à d’autres médiums, la photographie permet à JH Engström d’arracher des instants au monde. Chaque prise de vue, chaque instant capturé à travers son objectif, immortalise inlassablement son existence. « Chaque négatif que je possède contient quelque chose qui a existé. On peut discuter de sa signification, mais pas de son existence », raconte-t-il. Loin d’être uniquement illustratifs ou descriptifs, ses clichés orientent les interrogations de l’auteur. Quand les mots ne suffisent pas, le 8e art offre des éléments de langage inégalés pour se libérer du carcan lexical. Un vocabulaire singulier avec une grammaire propre à saisir – que l’artiste suédois s’approprie remarquablement. En témoignent ses nombreuses expérimentations visuelles. Du noir et blanc à la couleur, du portrait au paysage, du reportage à la mise en scène, il s’empare de tous les codes pour revendiquer sa propre écriture. « Il faut toujours s’efforcer à se renouveler en travaillant, pour que mon travail soit chargée d’énergie, de questions et d’ambiguïté », explique-t-il.

Des flux d’énergie entre les êtres que JH Engström s’efforce à raffiner dans ses œuvres visuelles. « Je crois aux énergies, en différentes énergies. Il n’y a pas de hiérarchie. Elles sont toutes là et elles constituent la vie, ainsi que la poésie », raconte-t-il. Tel un jeune Jean-Baptiste Grenouille (protagoniste du Parfum de Patrick Süskind) qui cherche à s’emparer avec ivresse des odeurs qui l’entourent, JH Engström distille l’énergie de son monde dans ses essais photographiques. Une recherche permanente de la vérité, éternel synonyme de liberté. « Mais qui ne veut pas être libre ? La question que je me pose, c’est plutôt, que signifie la liberté ? », raconte-t-il. Une quête qu’il entreprend avec une rigueur et un rythme frénétiques, mais aussi avec une violence sans compromis, témoin d’une passion ardente.

 

Rendez-vous le 2 juin 2021 pour une signature avec JH Engrström à la Librairie La Comète !

 

JH Engström, collection Photo Poche chez Actes Sud, 13€, 144p.

© Jan Henrik Engström

Haunts / Sketch from Paris

© Jan Henrik Engström© Jan Henrik Engström

Trying to dance / Revoir 

© Jan Henrik Engström

October 2016 (the fear of leaving)

© Jan Henrik Engström© Jan Henrik Engström

à g. Crash ; à d. Sketch of Paris

© Jan Henrik Engström

Tout va bien

© Jan Henrik Engström© Jan Henrik Engström

à g. extrait du film HÄR/ICI/HERE ; à d. The Frame

© Jan Henrik Engström

Långt Från Stockholm

© Jan Henrik Engström

From Back Home

© Jan Henrik Engström© Jan Henrik Engström

From Back Home

© Jan Henrik Engström

Trying to dance

© Jan Henrik Engström© Jan Henrik Engström

à g. From Back Home/Haunts ; à d. Revoir

© Jan Henrik Engström

Trying to dance / Revoir 

© Jan Henrik Engström

Trying to dance / Revoir 

© JH Engström

Explorez
Bouche : l'épiderme selon Lucile Boiron
Bouche © Lucile Boiron
Bouche : l’épiderme selon Lucile Boiron
Avec sa série Bouche, Lucile Boiron, formée à l'École nationale supérieure Louis-Lumière, s'intéresse de près à la peau, aux fluides et...
19 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #511 : Eh bien dansez maintenant !
© Ethel Grévoul / Instagram
La sélection Instagram #511 : Eh bien dansez maintenant !
À l’approche de la fête de la musique, les corps s’échauffent, les instruments sortent des étuis. Les photographes de notre...
17 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 9 juin 2025 : confronter son regard
© Boby
Les images de la semaine du 9 juin 2025 : confronter son regard
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, nous vous proposons des sujets qui s’articulent autour de confrontations des regards. Nous vous...
15 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Blue Screen of Death : Les photogrammes hybrides de Baptiste Rabichon
Blue Screen of Death © Baptiste Rabichon
Blue Screen of Death : Les photogrammes hybrides de Baptiste Rabichon
Baptiste Rabichon, artiste phare de la Galerie Binome, nous confronte à notre rapport ambigu aux images et à la technologie à travers...
12 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
© Caroline Sohie
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
Autrefois carrefour de la traite et du commerce colonial, Bagamoyo, sur la côte tanzanienne, juste en face de Zanzibar, est aujourd’hui...
21 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Isabel Muñoz à Portrait(s) : le corps en majesté
© Isabel Muñoz
Isabel Muñoz à Portrait(s) : le corps en majesté
Jusqu'au 28 septembre 2025, le festival Portrait(s) accueille une rétrospective d’Isabel Muñoz, grande figure de la photographie...
20 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
23 séries de photographies qui prennent vie en musique
Les membres originaux du groupe Oasis, Japon, 1994 © Dennis Morris
23 séries de photographies qui prennent vie en musique
En ce premier jour de l’été, partout en France, la musique est à l’honneur. À cet effet, nous vous avons sélectionné une série de...
20 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
Tour immersive en forêt © Alexandre Dupeyron
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
À l’écomusée de Marquèze, jusqu’au 28 septembre 2025, l’exposition 600° – La forêt après le feu du collectif LesAssociés, pose une...
19 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche