Maxime Antony repousse les portes du réel 

22 mai 2023   •  
Écrit par Anaïs Viand
Maxime Antony repousse les portes du réel 

C’est à l’occasion de l’annonce de finalistes du prix Picto de la Photographie de Mode 2023 que nous avons découvert une nouvelle facette du travail de Maxime Antony, un photographe français autodidacte. Avec L’encéphale, il nous emporte aux confins du réel, là où la matière et l’âme se confondent et se métamorphosent…

L’encéphale ? Il est, pour Maxime Antony, la chose la plus précieuse qui puisse exister chez un être humain. Il est aussi le titre de la série qui a retenu l’attention du prix Picto de la Photographie de Mode 2023. Lauréat de la précieuse distinction (troisième prix – dotation Filippo Roversi), l’artiste partage une expérience, ou plutôt une tentative de mise en images de ce qu’il voit et vit quand la nuit tombe, quand ses paupières se mettent au repos. « Tout un monde sort de là. L’encéphale est un orchestre créant un mouvement harmonieux entre le corps et l’esprit. Il est l’équilibriste des mondes intérieurs et extérieurs, il est le cœur de l’existence », confie celui qui aime brouiller les pistes. « Cela m’amuse beaucoup. Depuis tout petit, je me réveille en sueur, attentif et essoufflé, mais pourtant souriant et heureux. Douteux, je me demande un instant où se situe la frontière entre la réalité et le monde des rêves… ». Créateur du sur-mesure, il dessine autant de rêves que de réalités et transforme des corps en androïdes. « Souvent subliminaux et atrocement élégants, ces corps dégagent  une aura intense ». Salvador Dalí, Edvard Munch ou encore Francis Bacon… Face à ses compositions dansantes, la matière se fond dans le paysage, les mouvements paraissent infinis, et nos esprits plongent dans des siècles de peinture… « Irving Penn et Sarah Moon m’ont aussi accompagné dans mes réflexions mode », ajoute Maxime Antony. 

Buste aux deux regards

Cinq modèles, environ 4000 photographies, trois shootings, deux studios et presque un an de travail. « C’est-à-dire du tri, des choix, de la recherche, des doutes, des convictions, et de la mise en pratique – diurne et nocturne », précise le photographe. Tout cela est apparu après la réalisation du buste aux deux regards, la première création de la série. « Techniquement, cette image mélange déformation réelle – objet transparent entre la modèle et l’appareil – et irréelle – traitement en postproduction. Psychiquement, elle représente la dualité entre le corps et l’esprit. Artistiquement, elle a déclenché toutes les autres images. C’est à ce moment-là que tout s’est aligné dans ma boîte crânienne ». Comment matérialiser la réalité ultime ? À quoi pourrait bien ressembler l’essence des choses ? À travers L’encéphale, Maxime Antony étudie les profondeurs de l’âme en même temps que la place des êtres humains dans l’univers et considère ce travail comme une « odyssée métaphysique absolue ».

© Maxime Antony© Maxime Antony
© Maxime Antony
© Maxime Antony© Maxime Antony
© Maxime Antony© Maxime Antony
© Maxime Antony© Maxime Antony
© Maxime Antony
© Maxime Antony© Maxime Antony
© Maxime Antony© Maxime Antony

© Maxime Antony

Explorez
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
22 février 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Juno Calypso : palais paranoïaque
© Juno Calypso. What to Do With a Million Years ? « Subterranean Kitchen »
Juno Calypso : palais paranoïaque
Dans sa série What to Do With a Million Years ? , la photographe britannique Juno Calypso investit un abri antiatomique extravagant non...
20 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
© Maria Louceiro / Instagram
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’approprient la couleur. En hommage aux beaux jours qui reviennent doucement...
18 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
22 février 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina