On the water’s edge : un cosmos politique apaisant

27 janvier 2020   •  
Écrit par Cassandre Thomas
On the water’s edge : un cosmos politique apaisant

La galerie Templon accueille On the water’s edge jusqu’au 7 mars 2020. Le photographe américain James Casebere imagine dans cette exposition l’architecture de demain. Un voyage dans le futur où le monde sera submergé par le dérèglement climatique.

Et si une terrible montée des eaux survenait demain ? James Casebere a la solution. Cet artiste à l’imaginaire utopiste, crée un univers architectural sur pilotis. Ce photographe originaire du Michigan, aux États-Unis, est l’un des fondateurs de la staged photography. À l’instar de Jeff Wall et Gregory Crewdson, il pratique la photographie de mise en scène, et ne cesse d’interroger le rapport au réel. Dans On the water’s edge, des structures hybrides minimalistes s’imposent dans des paysages maritimes et déserts. 

« À partir de polystyrène, il construit des maquettes de 50 centimètres de haut environ. Ensuite, il fabrique de l’eau avec de la résine. S’en suit tout un travail d’éclairage et de post-production », explique minutieusement Anne-Claudie Coric, directrice de la Galerie Templon. « Il joue sur cette dissonance de perception », poursuit cette dernière. À l’image d’une société où les humains ne cessent de se diviser, le plasticien instaure une dichotomie des couleurs. De vifs coloris se confrontent à des tons plus foncés. Suggéré et non imposé, le message politique s’installe dans le silence. 

© James Casebere© James Casebere

La beauté illusoire d’un désastre écologique

Telle une épée de Damoclès, le réchauffement climatique trône au-dessus de nos têtes. Pour James Casebere, influencé par le mouvement artistique Arts and Crafts daté des années 1900, l’architecture peut changer les rapports sociaux et politiques. Considéré comme réformateur, ce courant artistique s’est développé pour contrer la crainte de la dégradation de notre environnement et de nos rapports sociaux devant le progrès. Par la réalisation de demeures, de miradors, de cabanes ou toutes autres tentatives de tour de Babel, l’artiste invite à une réflexion collective autour des catastrophes naturelles. « Son travail est engagé politiquement, mais pas de manière radicale ou évidente », ajoute Anne-Claudie Coric. Ses œuvres n’invitent pas à la polémique, elles apaisent et installent une certaine sérénité.

Depuis la porte d’entrée de la galerie Templon, le visiteur est happé par la grandeur des tableaux. Ce format affriolant – environ 170 x 120 cm – permet l’engagement du corps tout entier. L’art politique de ce projet émerveille autant qu’il effraie pour qui saura décrypter le message écologique. On the water’s edge dépeint un monde dystopique qui toque à notre porte. 

On the water’s edge

Du 11 janvier au 7 mars 2020

Galerie Templon

30 rue Beaubourg, 75003 Paris

© James Casebere© James Casebere

© James Casebere

© James Casebere© James Casebere

© James Casebere

© James Casebere

Explorez
Catherine Duverger écoute une rivière en lutte
Pastiche publicitaire / La Seiche, surimpression argentique © Catherine Duverger
Catherine Duverger écoute une rivière en lutte
À travers un projet qui mêle enquête de terrain et expérimentation photographique, Catherine Duverger dévoile les couches...
18 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
Totems de mémoire en forêt © Alexandre Dupeyron
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
À l’écomusée de Marquèze, jusqu’au 28 septembre 2025, l’exposition 600° – La forêt après le feu du collectif LesAssociés, pose une...
19 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Hendrik Paul : un besoin de nuit
© Hendrik Paul, Dark Light
Hendrik Paul : un besoin de nuit
Avec Dark Light, Hendrik Paul signe un livre de photographie argentique en noir et blanc, publié chez Datz Press, qui explore la nuit, le...
17 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
© Fisheye Magazine
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
Sebastião Salgado est décédé ce vendredi 23 mai 2025 à l’âge de 81 ans. Tout au long de sa carrière, le photographe a posé un regard...
26 mai 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jaguar par Hugo Mapelli : fragments d’une métamorphose
© Hugo Mapelli
Jaguar par Hugo Mapelli : fragments d’une métamorphose
À l’occasion de la sortie de la Type 00, Fisheye invite le photographe français Hugo Mapelli à poser son regard sur la nouvelle...
18 juillet 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Catherine Duverger écoute une rivière en lutte
Pastiche publicitaire / La Seiche, surimpression argentique © Catherine Duverger
Catherine Duverger écoute une rivière en lutte
À travers un projet qui mêle enquête de terrain et expérimentation photographique, Catherine Duverger dévoile les couches...
18 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Masha Sviatahor : danse macabre
Everybody Danse! © Masha Sviatahor
Masha Sviatahor : danse macabre
L'artiste biélorusse Masha Sviatahor constitue collages étranges et kitsch avec des images issues du magazine soviétique Sovetskoe Foto....
17 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Elsa & Johanna présentent Lost and Found à Marseille
© Elsa et Johanna
Elsa & Johanna présentent Lost and Found à Marseille
Jusqu’au 27 juillet 2025, le Centre photographique Marseille accueille Lost and Found, la nouvelle exposition du duo Elsa & Johanna....
16 juillet 2025   •  
Écrit par Costanza Spina