Pour la deuxième année consécutive, les Rencontres d’Arles mettent en lumière les sept finalistes du prix Découverte Fondation Roederer à l’espace Monoprix. Pendant la semaine d’ouverture, le public a eu l’opportunité de voter pour son œuvre favorite, en parallèle du jury officiel. Cette année, le prix Découverte a été décerné à Octavio Aguilar.
Partageant avec les Rencontres d’Arles la volonté de soutenir les photographes émergent·es, la Fondation Roederer a décerné le prix Découverte à Octavio Aguilar et sa galerie, Parallel Oaxaca, qui se concrétise par une acquisition d’une valeur de 15 000 euros. Les sept finalistes du prix Découverte des Rencontres d’Arles forment L’assemblée de ceux qui doutent (titre de l’exposition commune), à l’espace Monoprix. Leur travail : interroger « l’histoire officielle ». Au terme de la semaine d’ouverture, Octavio Aguilar a su se distinguer auprès du jury grâce à son installation multimédia Tajëëw et Kontoy, qui étudie la transmission orale d’une génération à l’autre par le langage. Nommée d’après les ancêtres du peuple Ayuuk, cette œuvre entremêle images et textes. « La conscience qu’a l’artiste de la valeur de ses racines indigènes prend sens dans son œuvre à travers la reconnaissance de sa langue maternelle. En tant que locuteur de l’espagnol et du mixe, [Octavio] Aguilar explore la relation image-texte tel un binôme qui lui permet de complexifier son identité », soutient César González-Aguirré, commissaire de l’exposition.
Trouver sa place et son identité
Pendant cette même semaine d’ouverture, le public était invité à désigner son coup de cœur à l’issue du parcours de l’exposition L’assemblée de ceux qui doutent, où une urne transparente les attendait pour recueillir leur vote. C’est le travail de Julie Joubert qui a séduit du plus grand nombre. Ses portraits de jeunes légionnaires étrangers sondent des thèmes poignants : la masculinité, l’effacement des identités individuelles et la quête d’appartenance au sein d’une institution militaire basée en France. Ce prix du Public se traduit par une acquisition d’un montant de 5 000 euros. Le jury a par ailleurs fait une mention spéciale à Heba Khalifa pour son œuvre L’Œil du tigre (عین النمرة). À travers le collage, l’archive et l’autoportrait, elle y dénonce les violences sexistes et sexuelles, ainsi que la répression du corps féminin dans la société religieuse et patriarcale égyptienne.