Promenades incongrues 

03 janvier 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
Promenades incongrues 

Particulièrement curieux, Nicolas Portnoi est toujours au bon endroit et au bon moment. À 43 ans, ce photographe de rue parisien est passionné par l’urbain mystérieux. Entre 2015 et 2017, il arpente les ruelles de Paris et dresse un portrait humoristique de la capitale.

Dans la vie de Nicolas Portnoi, il y a la musique et la photographie. Deux disciplines qui se complètent. « J’ai débuté, il y a vingt ans, avec le reflex argentique de mon père. Puis, après une longue période de vide photographique, j’ai acheté un petit compact numérique et j’ai découvert qu’il y avait une pratique qui permettait une totale liberté et qui s’apparentait à l’improvisation jazz », raconte le photographe. On découvre ici un street photographe attiré par l’incongru. Car la balade urbaine qu’il nous propose ici est teintée d’humour et de mystères.

© Nicolas Portnoi

La beauté et le mystère

« Je n’ai pas vraiment de but quand je photographie. Je me laisse porter par le hasard et mon regard », nous confie Nicolas qui reconnaît avoir aussi beaucoup de chance. Il apprend avec Robert Frank – l’un de ses maîtres – à travailler le mystère, entre autres thèmes. Rappelons-nous en particulier d’un des clichés de l’Américain, Covered Car, Long Beach, California. « J’aime cette voiture recouverte de ce drap – de ce linceul ? – et les promesses qui se trouvent dessous », explique Nicolas Portnoi au sujet de cette image.

Attiré par le beau et l’étrange, il arpente les ruelles, son compact à portée de mains. Témoin urbain ou promeneur (très) curieux, Nicolas Portnoi a su trouver son style. Que font ces quatre hommes allongés à même le sol ? Et cet autre, en pleine rue, confortablement installé dans son fauteuil et entouré de cuvettes WC ? Si ces photos nous font sourire, elles invitent aussi à la réflexion, car dans ses images, l’homme occupe toujours une place centrale. Garry Winogrand photographiait pour « savoir à quoi ressemblent les choses quand elles sont photographiées ». Le travail de Nicolas s’inscrit dans cette lignée.

© Nicolas Portnoi

© Nicolas Portnoi

© Nicolas Portnoi © Nicolas Portnoi

© Nicolas Portnoi

 

© Nicolas Portnoi © Nicolas Portnoi

© Nicolas Portnoi

Explorez
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Nadya Akane, dans la série In Praise of Silence © Eman Ali
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Eman Ali compose The Praise of Silence, fruit d’une résidence artistique à Tokyo. La photographe explore, dans un travail collaboratif...
11 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
© Éléa-Jeanne Schmitter
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
Die Tore – en allemand, « les portes » – a été publié dans le livre On Death édité par Humble Arts Foundation et Kris Graves Projects...
03 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Melvin and Milan's room, 2024 © Rose Guiheux
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Rose Guiheux et Maksim Semionov, nos coups de cœur de la semaine, explorent l’individu dans son rapport à l’autre et à l’espace. Abordant...
02 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Blue Screen of Death : Les photogrammes hybrides de Baptiste Rabichon
Blue Screen of Death © Baptiste Rabichon
Blue Screen of Death : Les photogrammes hybrides de Baptiste Rabichon
Baptiste Rabichon, artiste phare de la Galerie Binome, nous confronte à notre rapport ambigu aux images et à la technologie à travers...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Nadya Akane, dans la série In Praise of Silence © Eman Ali
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Eman Ali compose The Praise of Silence, fruit d’une résidence artistique à Tokyo. La photographe explore, dans un travail collaboratif...
11 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
18 séries photo à découvrir aux Rencontres d'Arles 2025
Extrait de Father (Atelier EXB Paris, 2024) © Diana Markosian
18 séries photo à découvrir aux Rencontres d’Arles 2025
Alors que la 56e édition des Rencontres de la photographie d’Arles approche à grands pas, la rédaction de Fisheye vous invite à...
11 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #510 : Quand le flou fait image
@ Daniel Rampulla / Instagram
La sélection Instagram #510 : Quand le flou fait image
Le flou peut transformer, voiler ou révéler ce qui habite une image. Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine jouent...
10 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot