« Proximité(s)-Gertutasuna(k) » : une rencontre poétique avec la nature

13 avril 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
« Proximité(s)-Gertutasuna(k) » : une rencontre poétique avec la nature

L’auteure Aliona Gloukhova et le photographe Jef Bonifacino entremêlent leurs arts dans l’exposition Proximité(s), en basque Gertutasuna(k). Fruits d’une résidence au cœur du domaine d’Abbadia, un site naturel protégé, leurs travaux sont à découvrir jusqu’au 16 juin 2023 à Asporotsttipi, la maison de la Corniche basque, dans la ville d’Hendaye.

Lorsque la photographie rencontre l’écriture, la magie opère. Après dix mois de résidence dans la réserve naturelle d’Abbadia, Aliona Gloukhova et Jef Bonifacino exposent avec poésie et sensibilité leurs rapports à la nature. Situé à Hendaye, ce domaine est un site naturel protégé de la Corniche basque et propriété du Conservatoire du littoral. En compagnie de gardes du littoral et de chargés de mission du CPIE Littoral basque, les deux artistes se sont immiscé·es dans cet espace tout en se laissant bercer par le rythme de la nature. Mêlant tant l’environnement à l’être humain que la photographie à l’écriture, ce projet artistique tire sa genèse du dispositif Mondes Nouveaux créé par le ministère de la Culture en partenariat avec le Conservatoire du littoral. Pour l’occasion, l’exposition s’enracine au cœur de ce territoire sacré, à Asporotsttipi, une ancienne ferme basque où s’est installée la maison de la Corniche. 

© Jef Bonifacino© Jef Bonifacino

© Jef Bonifacino

« Mets tes paumes sur les yeux, cela réchauffera ton
regard, ferme et ouvre tes yeux lentement, suis
avec tes pupilles un mouvement d’horloge. Laisse
ta tête découverte dans le vent, l’air y prendra de
la place. »

© Aliona Gloukhova

Connexion avec le vivant

Dans Proximité(s)-Gertutasuna(k), Aliona Gloukhova présente une fiction poétique de la nature composée de textes nous invitant à « être au monde autrement ». Ses mots dialoguent avec les images du photographe Jef Bonifacino. À l’instar de l’autrice, il expose de nouvelles proximités entre l’Homme et l’environnement. Grâce aux contraintes de l’argentique, il s’intéresse aux limites de la perception de la nature et à notre aptitude à être « vivant avec le vivant ». Jef Bonifacino brouille et dévie notre regard. Dans un premier temps, ses images en noir et blanc nous transportent dans un univers rêveur où le corps entre en osmose avec la faune. Cette colorimétrie permet la révélation de proximités momentanées entre les êtres vivants. 

Puis, construits en triptyque ou quadriptyque, les panoramas couleurs du photographe présentent plusieurs points de vue pour un même paysage. L’œil met alors plus de temps à comprendre les multiples temporalités et les différences entre chaque image qui, assemblées entre elles, donnent à voir un environnement en constante mutation. En questionnant notre relation avec la faune et la flore, Proximité(s)-Gertutasuna(k) offre un tendre portrait d’une terre précieuse qui explore les liens entre les différents éléments composant le vivant et où l’Homme obtient le même statut qu’un arbre, un oiseau ou encore un rocher. 

© Jef Bonifacino

© Jef Bonifacino

© Jef Bonifacino

© Jef Bonifacino© Jef Bonifacino

© Jef Bonifacino

Explorez
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
Tour immersive en forêt © Alexandre Dupeyron
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
À l’écomusée de Marquèze, jusqu’au 28 septembre 2025, l’exposition 600° – La forêt après le feu du collectif LesAssociés, pose une...
19 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Hendrik Paul : un besoin de nuit
© Hendrik Paul, Dark Light
Hendrik Paul : un besoin de nuit
Avec Dark Light, Hendrik Paul signe un livre de photographie argentique en noir et blanc, publié chez Datz Press, qui explore la nuit, le...
17 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
© Fisheye Magazine
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
Sebastião Salgado est décédé ce vendredi 23 mai 2025 à l’âge de 81 ans. Tout au long de sa carrière, le photographe a posé un regard...
26 mai 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Marie-Laure de Decker à la MEP : le regard sensible d’une photojournaliste
Valéry Giscard d’Estaing devant sa télévision, le soir de son élection comme président de la République française, Paris, 19 mai 1974 © Marie-Laure de Decker
Marie-Laure de Decker à la MEP : le regard sensible d’une photojournaliste
Jusqu’au 28 septembre 2025, l’œuvre de Marie-Laure de Decker s’expose à la Maison européenne de la photographie. Au fil de sa carrière...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #548 : Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher
Diversum © Konrad Hellfeuer
Les coups de cœur #548 : Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher
Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher, nos coups de cœur de la semaine, invitent à ralentir, observer et contempler. Interrogeant les thèmes...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 16 juin 2025 : expositions, mode et esthétique variées
Entrelacs © Manon Bailo
Les images de la semaine du 16 juin 2025 : expositions, mode et esthétique variées
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye ont été façonnées par des expositions en cours ou à venir, la remise du prix...
22 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
© Caroline Sohie
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
Autrefois carrefour de la traite et du commerce colonial, Bagamoyo, sur la côte tanzanienne, juste en face de Zanzibar, est aujourd’hui...
21 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas