Qui se cache derrière « L’homme à la Djellaba » ?

02 novembre 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
Qui se cache derrière « L'homme à la Djellaba » ?

En 2012, Ahmed Badreddine Debba prend les premières photos de l’homme à la Djellaba. Son objectif ? Attiser la curiosité. À travers ce projet, le jeune photographe algérien questionne l’identité. Sa série est à découvrir à la Cité internationale des arts à Paris jusqu’au 4 novembre.

« Certains racontent qu’il était guerrier. D’autres disent qu’il était un maître qui enseignait aux enfants à l’école coranique. On raconte aussi qu’il était savant, le guérisseur du village loué par la sagesse et sa modestie. Jusqu’au jour où sa vie bascula. Chassé par les habitants, il devint un étranger insulté de tous. » Qui est donc l’homme à la Djellaba ? Un promeneur solitaire ? Un personnage tout droit sorti de nos rêves ? À l’image du super héros, il est un mystérieux individu proche du peuple qui voyage dans le temps et dans l’espace. Certains ont rêvé de découvrir son visage, d’autres ont pris peur en le voyant défiler dans la pénombre. L’homme à la Djellaba suscite le regard et attise la curiosité. Depuis 2012, ce curieux personnage voyage en Algérie ainsi qu’en France. Une décharge publique, un supermarché, une cave ou encore une mosquée, l’homme à la Djellaba a su développer un don d’ubiquité.

© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba

«  Je suis rêveur, je ne voulais pas grandir. Plus on grandit et plus on s’éloigne du rêve et de l’imaginaire »

Susciter l’imaginaire pour se reconnecter au réel

Derrière ce personnage, il y a un homme, un symbole et un nouveau langage. Ahmed Badreddine Debba, 29 ans, est né et vit à Mostaganem, en Algérie. Ingénieur en électrotechnique, il est passionné par l’art depuis l’enfance. C’est grâce à son boîtier qu’il découvre, vraiment, le monde. Il a toujours préféré explorer ses rêves pour créer. En 2012, il invente son propre langage – à mi-chemin entre rêve et réalité. Il prend la forme d’un homme couvert d’une Djellaba. Le vêtement symbolise l’identité matérielle et immatérielle. Car pour lui, la Djellaba représente « un point d’union, un relais dans une société où les valeurs ont tendance à se perdre ». C’est aussi un patrimoine, un symbole qui renvoie aux valeurs des anciens et qui peut être revisité d’une façon originale. Avec ses images, le jeune homme parvient à faire des ponts entre les cultures, les pays et les générations. « Faire des photos, c’est communiquer dans le réel » confie Ahmed Badreddine Debba, le photographe-acteur de ce très beau projet. Le récit s’ancrera encore davantage dans la réalité grâce un livret bientôt commercialisé.

© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba
© Ahmed Badreddine Debba

 

© Ahmed Badreddine Debba

Explorez
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
© Grant Harder
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
Himanshu Vats et Grant Harder, nos coups de cœur de la semaine, explorent la nature, et les liens qu’elle entretient avec les humains. Le...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
Anish © Arhant Shrestha
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent d’héritage et de métamorphoses, et vous offrent même une autre...
30 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À Chaumont-Photo-sur-Loire 2025, la nature se révèle picturale et sculpturale 
© Guillaume Barth
À Chaumont-Photo-sur-Loire 2025, la nature se révèle picturale et sculpturale 
Jusqu’au 22 février 2026, Chaumont-Photo-sur-Loire vous donne rendez-vous avec la nature. Pour sa 8e édition, l’événement accueille...
28 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Les Fossiles du futur, Synesthésies océaniques © Laure Winants, Fondation Tara Océan
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Du 20 septembre au 30 octobre 2025 s’est tenue la première édition de FLOW, un parcours culturel ambitieux imaginé par The Eyes...
13 novembre 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Twist : les basculements du regard de Grade Solomon
© Grade Solomon
Twist : les basculements du regard de Grade Solomon
Grâce à l'impression risographie, Grade Solomon raconte les formes de vie et les états d’âme dans ce qu’ils ont de familier et de...
09 décembre 2025   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #536 : perceptions altérées
© Melchior Dias Santos / Instagram
La sélection Instagram #536 : perceptions altérées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’amusent à déformer leurs images. Ils et elles jouent avec le flou, la...
09 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #568 : Bastien Bilheux et Thao-Ly
© Bastien Bilheux
Les coups de cœur #568 : Bastien Bilheux et Thao-Ly
Bastien Bilheux et Thao-Ly, nos coups de cœur de la semaine, vous plongent dans deux récits différents qui ont en commun un aspect...
08 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 1er décembre 2025 : surface et profondeur
© Carla Rossi
Les images de la semaine du 1er décembre 2025 : surface et profondeur
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes publiés sur les pages de Fisheye s’intéressent autant à la surface qu’à la...
07 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet