En cette rentrée, Sofia Coppola publie Sofia Coppola Archive: 1999-2023 (MACK) qui, comme son nom le suggère, revient sur l’ensemble de sa carrière. Entre les pages du beau-livre se cachent de nombreuses références, anecdotes et photographies restées jusque-là inédites.
En photographie comme en cinéma, beaucoup d’histoires commencent avec l’ouverture de simples boîtes. Si le talent de Sofia Coppola n’est plus à prouver, la réalisatrice nous offre pourtant une variation sur ce même thème en publiant son premier ouvrage, Sofia Coppola Archive: 1999-2023. « Après chaque projet, des choses se sont retrouvées dans des boîtes : un mélange de références, de notes, de scripts et de photos de plateau. J’ai pris des photos avec mon Contax T3 et j’ai demandé à des amis photographes de venir me rendre visite. Au fil des ans, les boîtes se sont empilées et le temps a passé. J’ai fini par les ouvrir et j’ai commencé à les parcourir. J’ai décidé de faire un livre pour les rassembler en un seul endroit », explique-t-elle en note liminaire.
L’influence de la photographie
De Virgin Suicides (1999) à Priscilla (2023), à peine dévoilé à la Mostra de Venise, en passant par Lost in Translation (2003), Marie-Antoinette (2006) ou encore Les Proies (2017)… À la manière d’un scrapbook, l’épais volume de couleur rose nous plonge dans les coulisses de ses huit longs-métrages, devenus cultes pour l’essentiel. Au fil des pages se découvrent des archives personnelles et autres mood boards parmi lesquelles figurent une copie de l’article de Vanity Fair qui a inspiré The Bling Ring (2013), des fragments de romans et de biographies, des lettres et des anecdotes glissées pêle-mêle entre les centaines d’images. Retraçant près de 25 années de carrière, l’ouvrage révèle ainsi au public la manière dont la cinéaste conçoit ses mondes poétiques à l’esthétique si singulière, qui ont influencé un certain nombre d’artistes.
Avant même de s’essayer avec brio au 7e art, Sofia Coppola a mis au point son univers visuel en tant que photographe de mode, signant quelques séries pour des magazines de renom. Fidèle à ses premières amours, dès ses débuts de réalisatrice, elle propose à des artistes dont elle apprécie le travail d’immortaliser ses tournages, quand elle ne les fige pas elle-même sur des pellicules Kodak Portra. « Je savais que nous aurions besoin de photos pour l’affiche et les photos de presse à un moment donné, alors je voulais prendre l’habitude d’inviter des gens comme Corinne Day sur le plateau pour tout documenter pendant que je développais encore mon propre point de vue », raconte-t-elle d’ailleurs dans entretien pour Vogue. Tiré en nombre limité, le premier ouvrage de cette inspiratrice inspirée séduira sans aucun doute celles et ceux qui s’intéressent de près ou de loin à son grand œuvre.
488 pages
65 €