Rendez-vous immanquable du monde de la photographie, Visa pour l’Image ouvrira les portes de sa 35e édition à partir du 2 septembre 2023 à Perpignan. Et pour la première fois cette année, l’intelligence artificielle aura droit à une place officielle dans la programmation.
Après avoir rendu hommage à Arman Soldin, journaliste de guerre décédé dans le cadre de ses fonctions en Ukraine, Jean-François Leroy entend « célébrer la mission des soldats de la paix des photojournalistes » pour cette 35e édition. 25 expositions définitives seront présentées du 2 septembre au 17 septembre 2023. Un retour sur l’ensemble de l’actualité de cette année. Des crises politiques, climatiques, sociales aux évènements sportifs, en passant par les tremblements de terres en Turquies et la révolte des femmes Iraniennes « une des plus importante [exposition]. Leur courage, leur détermination, je trouve que leur combat doit être soutenu » assure le directeur du festival, Jean-François Leroy, toutes les thématiques seront présentées à travers le travail des photographes sélectionnés.ées.
Paolo Pellegrin sera l‘un des artistes mis en avant dans cette édition avec son exposition Mes années Visa, rétrospective de l’ensemble de ses travaux exposés à Perpignan au cours des éditions. Élément incontournable de l’agence Magnum aujourd’hui c’est vers 1990 qu’il a été découvert par le festival Visa pour l’Image, auquel il reste fidèle aujourd’hui. Il sera exposé aux côtés d’autres grands noms de la profession comme Ian Berry qui signe un travail remarquable sur l’eau, de même que Gilles Clarkes avec Sans eau, nous mourrons qui documente la sécheresse en Somalie, ou encore Tyler Hicks qui s’est rendu deux mois à Bakhmout, ville ukrainienne au cœur de la guerre. Les désillusions seront aussi en tête d’affiche avec le magnifique tirage de Darcy Padilla qui met en lumière la face sombre de la ville aux paillettes, Los Angeles, avec California Dremin’.
Des récits qui racontent le monde et ses aspérités à travers la lentille du 8ème art, une mise en bouche alléchante de cette 35e édition du festival Un visa pour l’image.
© Ian Berry / Magnum Photos
Une presse responsable
Quand à l’intelligence artificielle, « Ce sera un axe de réflexion », affirme le directeur du festival, Jean-François Leroy lorsque la question de la présence de cette nouvelle technologie au sein du festival est soulevée. Interrogation légitime et d’autant plus pertinente lorsqu’on se souvient de l’affaire Boris Eldagsen. Le photographe allemand primé lors du concours photographique Sony World Photography Award en avril dernier, avait reconnu, après son sacre, avoir utilisé l’IA pour créer son cliché Pseudomnesia : the Electrician, et avait refusé la distinction. Pourquoi utiliser l’IA dans ce cas-là ? L’artiste avouera que le but était de faire réfléchir. En écho à cet événement, une conférence est prévue sur le sujet lors de Visa pour l’Image avec Gilles Courtinat, « les clés de réflexion seront d’évoquer l’idée d’une presse responsable » et la question de « l’adoption d’une charte qui imposerait la clarté lors de l’utilisation de l’IA » sera débattue. Cette année encore le festival annonce une programmation percutante, portée par la volonté de partager des thématiques engagées avec son public fidèle.
© À g. Tyler Hicks / The New York Times, © À d. Giles Clarke / The New York Times
© Emily Garthwaite / Institute
© À g. Ebrahim Noroozi / Associated Press, © À d. Natalya Saprunova / Zeppelin Lauréate de la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste 2022
© À g. Mark Peterson / Redux Pictures, © À d. Ian Berry / Magnum Photos
© Darcy Padilla / Agence VU’
Photo d’ouverture : © Mark Peterson / Redux Pictures