Une connexion fraternelle

13 novembre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Une connexion fraternelle

Ramy Moharam Fouad, photographe et vidéaste belge travaille main dans la main avec son frère musicien Tamino. Pour lui, il réalise des clips à la beauté picturale, illustrant les nombreux niveaux de lecture de ses compositions.

« J’ai découvert mon intérêt pour la photographie à l’âge de 14 ans. Je venais de réaliser ma première série, dans les Ardennes belges, et j’ai senti quelque chose changer en moi : une certaine tranquillité, une profonde satisfaction. Je ne peux désormais plus m’en passer »,

confie Ramy Moharam Fouad. À tout juste 20 ans, cet artiste belge d’origine égyptienne réalise également des vidéos, travaillant notamment avec des musiciens. Une manière pour lui « de raconter des histoires qui n’ont encore jamais été racontées ».

Contrairement à sa pratique du 8e art, la vidéo nécessite une communication avec un autre artiste, une immersion dans l’univers d’un autre. Une aventure que l’auteur prend particulièrement à cœur. « J’essaie toujours de me retrouver dans l’histoire que ces compositeurs racontent. Une fois que je m’y suis installée, mon imagination va plus loin qu’elle n’a jamais été », confie-t-il. C’est donc avec prudence que Ramy Moharam Fouad approche chacune de ses collaborations : pour lui, la naissance d’une émotion est nécessaire à la création d’une œuvre réussie. Une connexion qu’il entretient particulièrement avec Tamino, son frère musicien.

Trouver quelle voie choisir

« Depuis qu’il a commencé à composer, j’ai eu envie de le suivre, de le mettre en scène. Quelque chose me disait qu’il me fallait rester à ses côtes. Finalement, j’ai réalisé son tout premier clip, et je suis devenu son directeur créatif »,

raconte le photographe. C’est cette confiance mutuelle, cette connaissance de la sensibilité de l’autre qui nourrit les compositions des deux frères. Les mélodies mélancoliques de Tamino, récits romantiques aux tonalités orientales, évoquent à Ramy des univers complexes et envoûtants. « Ce ne sont pas de simples chansons, pour moi. Chaque morceau possède de nombreux niveaux de lecture, et une profondeur remarquable. Le véritable challenge est finalement de trouver quelle voie choisir », explique l’artiste.

D’une vidéo à l’autre, celui-ci joue avec les esthétiques, et développe de nouvelles ambiances : du raffinement de Persephone, à la palette chaude et riche de Tummy en passant par l’univers froid et sombre de Cigar, le vidéaste développe des mondes entiers pour mettre en image la musique de son frère. « Mais toutes ces réalisations ont des points communs : une narration similaire, une certaine lenteur, et la même manière de représenter Tamino », ajoute-t-il. Figure charismatique, dominant chaque récit, le musicien se glisse dans les rôles pensés par le photographe avec aisance. Il semble régner sur ces territoires éphémères, bercés par la beauté des images et de la mélodie. Une œuvre en pleine évolution, transcendée par un amour fraternel palpable et une tendre poésie.

© Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad© Ramy Moharam Fouad

Clip de Persephone de Tamino © Ramy Moharam Fouad

© Ramy Moharam Fouad

Explorez
Les images de la semaine du 15.07.24 au 21.07.24 : le feu des souvenirs
© Pascal Sgro
Les images de la semaine du 15.07.24 au 21.07.24 : le feu des souvenirs
Cette semaine, les photographes de Fisheye s’intéressent aux différents aspects du feu, et ce, de manière littérale comme figurée.
21 juillet 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Looking at my brother : mes frères, l’appareil et moi
© Julian Slagman
Looking at my brother : mes frères, l’appareil et moi
Projet au long cours, Looking at My Brother déroule un récit intime faisant éclater la chronologie. Une lettre d’amour visuelle de Julian...
09 juillet 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Rafael Medina : corps libres et désirés 
© Rafael Medina
Rafael Medina : corps libres et désirés 
En double exposition, sous les néons des soirées underground, Rafael Medina développe un corpus d'images grisantes, inspirées par les...
27 juin 2024   •  
Écrit par Anaïs Viand
Pierre et Gilles, in-quiétude et Cyclope : dans la photothèque de Nanténé Traoré
© Nanténé Traoré, Late Night Tales, 2024 / Un ou une artiste que tu admires par-dessus tout ?
Pierre et Gilles, in-quiétude et Cyclope : dans la photothèque de Nanténé Traoré
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur...
26 juin 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
© Cait Oppermann
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
Ce vendredi 26 juillet est marqué par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. À cette occasion, nous vous...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
© Iwane Ai. A New River series, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
À l’occasion des dix ans du Festival, Kyotographie investit les Rencontres d’Arles pour la première fois. L’exposition...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un...
26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
© Robin de Puy
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
L'exposition Waters & Meer - Robin de Puy revient sur deux séries de la photographe néerlandaise. Un hommage aux populations rurales...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina