Venezia Photo : au cœur du workshop créatif de Charlotte Abramow !

Venezia Photo : au cœur du workshop créatif de Charlotte Abramow !

En avril dernier, le Venezia Photo Festival a organisé de nombreux workshops photographiques dans le cadre idyllique de l’île vénitienne San Servolo. Charlotte Abramow, l’une des photographes professeur·es de cette quatrième édition, revient sur cette expérience créative et enrichissante.

Fort du succès des précédentes éditions, le VIP – Venezia International Photo festival – a renouvelé l’organisation de workshops à vocation créative et professionnelle, du 20 au 23 avril 2023. Destiné à ceux et celles qui souhaitent enrichir leur pratique du médium, qu’iels soient débutant·es, amateur·es ou professionnel·les, le VIP s’est déroulé comme à son habitude sur la merveilleuse île de San Servolo, à Venise. Ce lieu paradisiaque s’est transformé, le temps d’un long weekend, en un espace de vie et de formation unique en son genre. Au total, 17 artistes reconnu·es ont endossé le rôle de professeur·e. Parmi elleux, Charlotte Abramow a proposé « Venise en décalage ». Un workshop à la thématique insolite qui invitait les élèves à réaliser des visuels, parfois teintés d’humour, en symbiose avec leur environnement.

« L’idée était de chercher et créer l’inattendu, quelque chose qui nous étonne dans ce décor si emblématique de Venise », explique la photographe belge. Dès le premier jour, les cinq participant·es ont pu faire découvrir leurs portfolios et poser toutes leurs questions. « Les jours suivants, nous avons shooté dans Venise. Puis nous avons édité et mis en page nos images », poursuit-elle. Son objectif ? Stimuler la créativité de ses élèves en les invitant à s’amuser, à essayer, mais surtout de « créer une étincelle qui leur donne envie d’explorer ».

© Lisa Bertoldi© Lisa Bertoldi

© Lisa Bertoldi

Des fantômes à Venise

Pour transmettre ses conseils les plus avisés, Charlotte Abramow n’hésite pas à donner de sa personne en passant devant l’objectif de certain·es participant·es. « Cela s’est fait par hasard, au fil de discussions avec les élèves et dans l’énergie du moment. C’était aussi une manière de les accompagner et de les guider sur des angles et des prises de vue », précise-t-elle. Au petit matin, la photographe les emmène au lever du soleil place Saint-Marc et pont du Rialto dans une ville qui était alors « déserte et rosée ». Iels emportent avec elleux des draps blancs afin d’ajouter une dimension imaginaire et intrigante à leurs clichés. De cette idée nait l’apparition de fantômes vénitiens dans des paysages oniriques. « Chercher à s’amuser était un axe important. L’amusement est une forme de liberté », explique Charlotte Abramow.

En s’aidant de temps à autre d’accessoires, les élèves de cet atelier saisissent la beauté de Venise tout en sortant de leurs zones de confort. « François par exemple, photographie essentiellement à l’iPhone. Il capture des moments insolites, subtils ou qui amènent à sourire, toujours avec un oeil graphique. Au workshop, il a exploré la pratique du diptyque et l’association d’images pour la première fois et c’était super », se remémore la professeure. Habituée à animer des workshops aux Rencontres d’Arles, Charlotte Abramow a beaucoup apprécié cette expérience où elle a pu apprendre de ses élèves. Elle conclut : « J’ai découvert des personnes formidables, des signatures différentes et personnelles. Cela m’a rappelé ce que j’avais aimé dans mon école photo : l’émulation de groupe, le fait de créer ensemble, d’échanger et d’observer. »

© François Kermoal

© François Kermoal

© Lisa Melchiorri

© Lisa Melchiorri

© Julie Astoul

© Julie Astoul

© Emilie Carpuat

© Emilie Carpuat

© Arthur Catton

© Arthur Catton

Image d’ouverture : © Lisa Bertoldi

Explorez
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Juno Calypso : palais paranoïaque
© Juno Calypso. What to Do With a Million Years ? « Subterranean Kitchen »
Juno Calypso : palais paranoïaque
Dans sa série What to Do With a Million Years ? , la photographe britannique Juno Calypso investit un abri antiatomique extravagant non...
20 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
© Maria Louceiro / Instagram
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’approprient la couleur. En hommage aux beaux jours qui reviennent doucement...
18 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina