Visages londoniens

22 septembre 2016   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Visages londoniens

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Tori a toujours voulu être peintre. « Mais je n’ai jamais eu ce talent et la photographie a remplacé le pinceau », raconte cette Londonienne de 26 ans. Elle s’est installée dans la capitale anglaise  en 2012. Et ce n’est que bien plus tard, l’année dernière, que Tori s’est mise à photographier ses rues : « Cette ville m’a tellement fait évoluer dans ma pratique, c’est elle qui m’a attirée dans ses rues. Je pense aussi que ce sont toutes les personnes que j’ai rencontrées qui m’ont aidé à développer mon regard. Londres est pleine de gens brillants, créatifs et dynamiques. »

Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc

Photographier l’invisible

À Londres, Tori se cherche, expérimente, et n’arrive pas encore à se reconnaître dans une démarche particulière, si ce n’est qu’elle aime « photographier l’invisible ». Cet invisible qui la motive, c’est le bruissement des gens qu’elle croise sur son chemin. Pour elle, la beauté est partout où on la cherche. Et la rue est une bonne école. C’est un terrain qu’elle s’est appropriée : « Dans la rue, j’ai appris à être rapide et j’ai appris à être lente. J’ai appris à être invisible et à attirer l’attention. » Car pour pouvoir saisir ces brefs instants d’épiphanie qu’elle photographie, il faut savoir s’adapter. Parfois elle s’arrange pour photographier quelqu’un à son insu. D’autre fois, elle use de son Rolleiflex pour provoquer une rencontre et « voir ce que ça peut donner. J’apprends à vivre. »

Son approche est donc très spontanée. D’ailleurs, elle nous confie : « Je ne pense pas beaucoup mes images. Je pense que trop réfléchir rend les choses plus difficiles, ça paralyse – surtout dans la rue où il faut juste prendre ce qui t’es donné. » Une démarche facilitée par son Rolleiflex, qui intrigue ou amuse les passants. Qui lui permet aussi de les photographier avec beaucoup de douceur (grâce à la prise de vue ventrale) et de discrétion. « Quand j’ai acheté mon Rolleiflex, que j’ai commencé à prendre des photos avec… Je ne sais pas, c’est dur à expliquer. Disons que ça m’a juste semblé normal. Comme si ce boîtier était fait pour moi. » Tori shoote presque toujours en argentique parce qu’elle apprécie « la lenteur ». Et en noir et blanc parce que « c’est moins cher et que, d’une certaine façon, ça éclaire le regard. » La jeune femme a cette simplicité toute singulière : sa proximité avec les autres, sa vision franche, sensible et touchante. La beauté de son travail réside dans cette sorte de pureté qu’elle distingue chez les gens.

Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc
Fish Eye Magazine | Visages londoniens
© Tori Ferenc

En (sa)voir plus

Découvrez l’ensemble du travail de Tori sur son site : www.toriferenc.com

Suivez-la sur Instagram : @toriferenc

Explorez
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
Totems de mémoire en forêt © Alexandre Dupeyron
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
À l’écomusée de Marquèze, jusqu’au 28 septembre 2025, l’exposition 600° – La forêt après le feu du collectif LesAssociés, pose une...
19 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Hendrik Paul : un besoin de nuit
© Hendrik Paul, Dark Light
Hendrik Paul : un besoin de nuit
Avec Dark Light, Hendrik Paul signe un livre de photographie argentique en noir et blanc, publié chez Datz Press, qui explore la nuit, le...
17 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
© Fisheye Magazine
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
Sebastião Salgado est décédé ce vendredi 23 mai 2025 à l’âge de 81 ans. Tout au long de sa carrière, le photographe a posé un regard...
26 mai 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
© Nicolas Serve
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
À l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles 2025, la Galerie Triangle revient avec GÉNÉRATION, un événement dense et...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
L'été photographique de Lectoure : rassembler par l'image
Parce que. Ici., 2021-2025 © Anne Desplantez & les enfants du Sarthé
L’été photographique de Lectoure : rassembler par l’image
« Ensemble », l’édition 2025 de L’été photographique de Lectoure, met à l'honneur le collectif. Du 12 juillet au 21 septembre 2025, la...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nous autres, une ode à l'amitié et à la mémoire queer
Autoportrait avec JEB, E. 9th Street, New York, 1970 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix
Nous autres, une ode à l’amitié et à la mémoire queer
Avec Nous Autres, Donna Gottschalk et Hélène Giannecchini avec Carla Williams, présentée jusqu’au 16 novembre 2025, le Bal signe une...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet