La deuxième édition du Parlement de la photographie s’est déroulée en mai dernier. Des échanges enrichissants autour du médium et de son évolution à (re)découvrir en replay dès maintenant !
Mis en place par le ministère de la Culture, le Parlement de la photographie avait, les 5 et 6 mai 2021, organisé sa seconde édition sous une nouvelle forme : deux journées de rencontres, accessibles – Covid-19 oblige – en ligne depuis l’INHA (l’Institut National de l’Histoire de l’Art). Durant cette période, photographes, conservateurs, commissaires, éditeurs, historiens ou encore sociologues ont échangé autour de thématiques liées au 8e art. Au cœur de cette édition ? La transition. Alors que la pandémie transforme considérablement l’art et la culture, comment la photographie évolue-t-elle ? Quels sont les nouveaux enjeux auxquels elle doit faire face ?
Quel est le rôle de la photographie ?
La table ronde intitulée « Crise sanitaire, comment exposer la photographie à l’heure du tout numérique ? » tente de répondre à ces interrogations. Au cours d’un échange entre Robin Perdriolle, fondateur de Digital Curator, Yaël Kreplak, sociologue et chercheuse, Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume et Simon Baker, directeur de la MEP, le sort de la photographie dans cette époque particulière est discuté. Si le confinement incite les individus à se tourner vers le numérique, la fermeture des musées a précipité un processus de numérisation des institutions, pour répondre au besoin d’un public en manque de culture. Mais comment exposer directement en ligne ? Comment les stratégies de diffusion, curation, médiation vers les publics peuvent-elles être repensées ? Et quel est le rôle de la photographie dans cet essor ? « Elle pose une question particulière, car elle a, par rapport à d’autres médiums, plus tôt eu à rendre compte de cette notion de numérisation », explique Robin Pedriolle. Pour le curateur, l’enjeu des institutions est clair : « réussir à capter l’attention du public, et aller chercher l’audience pour lui faire découvrir un espace numérique, qui l’incitera ensuite à le faire venir dans l’espace physique ». Un sentiment partagé par les deux directeurs des lieux culturels, qui ont tâché, durant les quarantaines, de développer leurs outils numériques afin de créer un dialogue, un contact, avec les amateurs d’art.
À travers la discussion « La photographie, actrice et/ou témoin de nos changements sociétaux ? », une autre thématique est explorée, celle de l’engagement. Selon Marie Robert, conservatrice en chef du Musée d’Orsay, « on est en train de découvrir un autre continent, non pas géographique, mais un continent-genre ». Médium de l’actualité par excellence, la photographie souligne les combats contemporains, et révèle les minorités. « Nous parlons de témoignage, d’alerte. Avec les outils dont nous disposons, il est devenu facile de réaliser une image qui dit “je” », explique l’historien André Gunthert, qui poursuit : « une image incarne une identité. Elle a un sens politique, va à la rencontre de ses destinataires. Il y a donc une amplification sur les réseaux sociaux. » Mais quelle est son importance, dans un monde surconnecté ? Pour l’artiste SMITH, elle pourrait, à l’instar de certains films ou documentaires, changer des vies, et permettre à des personnes de découvrir qui elles sont grâce à leur visibilité. « La photographie rend notamment visibles des corps différents, de nombreuses communautés, etc. », précise-t-il. Vous souhaitez en savoir plus sur ces thématiques, et découvrir d’autres sujets évoqués durant cet événement ? Les échanges sont disponibles en replay sur le site du ministère. Regardez-les dès maintenant !
Image d’ouverture : Nébuleuse © Florence Levillain / Signatures