« Le temps s’étend. L’orage n’a duré qu’une nuit, pourtant, avec passion, avec patience… Le temps sculpte l’espoir, dans le coin d’une âme, que la mémoire saigne, à coup de lame, de rasoir. À la quête de l’étreinte, sinon, de l’errance, ils se relèvent de leurs chutes en suspens et se rebellent contre les murs, contre les silences. Âme nue qui se découvre au singulier et s’ouvre… Peut-on encore rêver cette nuit, sauver ce jour. Du naufrage ? De l’absence ? Ou devrait-on nous contenter de ce semblant de paix, de ce semblant de vie, ce vide, ce non-sens ? Un affront à la passion, à la patience. Le temps s’étend. L’orage n’a duré qu’une nuit pourtant. Et depuis nous écoutons, le silence. » Les mots de la poétesse Siham Benniche résument parfaitement le travail de Yassine Belahsene, photographe algérien de 35 ans. À travers cette série intitulée Silence, démarrée en 2013, il interroge le réel comme la mémoire. Sa série est à découvrir à la Cité internationale des arts à Paris jusqu’au 4 novembre.
© Yassine Belahsene / collective220