Le 19 et 20 juin se tiendra, à Paris, le Palais Augmenté – premier festival mondial consacré à la réalité augmentée. Des artistes internationaux, à l’avant-garde de l’art numérique, investiront le Grand Palais Éphémère le temps d’un weekend. Focus sur les étudiants de l’ECAL, jeunes talents porteurs de ces nouvelles formes d’art, qui s’empareront de la façade extérieur de l’édifice!
Avec une renommée internationale, le Grand Palais, située au cœur de Paris, brille dans le monde grâce à son architecture monumentale. Aujourd’hui en travaux, son rayonnement perdurera durant toute la période de rénovation grâce à l’installation du Grand Palais Éphémère. Modèle d’un art en constante évolution, ce nouvel édifice accueillera le 19 et 20 juin, le premier festival mondial dédié à la réalité augmentée. Baptisé le Palais Augmenté, l’évènement donnera à voir les visions d’artistes internationaux et innovants qui transformeront le lieu en un portail vers un monde nouveau. Aux artistes Mélodie Mousset, Lauren Moffatt, Theo Triantafyllidis, Manuel Rossner et Mélanie Courtinat s’ajouteront les travaux de deux écoles pionnières de l’art digital : GOBELINS, École de l’image et l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne. Une façon certaine de promouvoir l’innovation par la prise en compte de jeunes talents.
À l’invitation du Festival Palais Augmenté, des étudiants du Bachelor Media & Interaction Design et du Master Photographie de l’ECAL (sous la direction de Pauline Saglio et Milo Keller) ont métamorphosé la façade du bâtiment en portail vers un univers aux possibilités multiples. Parfois futuristes, surréalistes et même ludiques, les différentes propositions des étudiants invitent le public à s’engager via le compte Instagram du Grand Palais. Fondamentalement démocratiques, leurs œuvres permettent à tous, grâce aux smartphones, de se questionner sur les rapports à l’image, et la frontière entre le réel et le virtuel.
Playground Palace © Michael Pica / ECAL
La photographie de demain
En développant pour l’occasion des filtres Instagram originaux, qui transforment le lieu à travers l’objectif du smartphone, les étudiants proposent autant de regards singuliers sur l’édifice du Grand Palais Éphémère. Intégrée à la formation Master Photographie de l’ECAL, Emma Bedos raconte qu’elle a « décidé de transformer le Palais en château gonflable translucide. Il se gonfle et se dégonfle au rythme de sa respiration comme une architecture vivante ». Une œuvre intitulée Palais Gonflable, qui invite indéniablement à la rêverie. « Nous n’apprenons pas uniquement les bases de la photographie mais étudions dans un sens plus large la photographie de demain », raconte-t-elle pour souligner les spécificités de son cursus. De son côté, Michael Pica (étudiant du Bachelor Media & Interaction Design) a imaginé Playground Palace qui transforme le Palais en un terrain de jeu enfantin aux couleurs vives et ludiques. En intégrant majoritairement des textures plastiques pour contraster avec l’acier, le verre et la pierre de l’édifice, il démontre comment la réalité augmentée permet de réinventer complètement les espaces. « Quand nous pensons au futur, nous pensons à des technologies surprenantes. L’art suit l’air du temps et évolue constamment », raconte l’artiste qui voit dans le numérique l’avenir du monde de l’art.
à g. La Parade bleue © Nora Fatehi, Salomé Dotter et Antoine Contreras / ECAL ; à d. Fountain Palace © Augustin Lignier
Provoquer l’émerveillement
Ensuite on retrouvera La Parade bleue coréalisée par Nora Fatehi, Salomé Dotter et Antoine Contreras qui met en scène le plumage d’un paon, symbole d’une renaissance inspirée par l’Art Nouveau. Une renaissance à l’image de l’évolution immersive du Grand Palais et du monde de l’art en général. « L’art n’a pas attendu la technologie pour être immersif, remarque cependant Nora Fatehi – étudiante du Bachelor Media & Interaction Design. Une œuvre peut être immersive dans sa façon de remplir l’espace, le transformer, se l’approprier, tout comme en invitant le spectateur à perdre contact avec le monde réel ». Le paon pousse à être contemplé et plonge les spectateurs dans l’hypnotisme de sa roue solaire et chaleureuse qui provoque l’émerveillement. De cette manière, l’œuvre nous attrape, nous ensorcèle et nous projette dans un ailleurs. « Intense, passionnant et enrichissant », trois mots qu’emploie Augustin Lignier pour qualifier la qualité de sa formation au sein du Master Photographie de l’ECAL. Avec Fountain Palace, il intègre une fontaine – ou plutôt une cascade – à la façade du Grand Palais, pour former un mouvement perpétuel. « Entre répétition et immortalité, la fontaine crée un lien entre le passé, le présent et le futur », explique-t-il. Pour l’étudiant, l’utilisation de l’Intelligence Artificielle, et plus généralement des outils numériques, permet une innovation certaine que les artistes doivent s’approprier. « Nous sommes vraiment aux prémices de cette technologie, mais je pense qu’il est primordial que les artistes s’en emparent pour la bousculer », explique-t-il.
Palais Gonflable © Emma Bedos / ECAL
Image d’ouverture : Playground Palace © Michael Pica / ECAL