© Sanne De Wilde.
Le Prix Nikon de la photographie de presse belge (NPPA) a récompensé hier 6 photojournalistes, au FoMu, le Foto Museum d’Anvers.
Pauline Beugnies et Sanne De Wilde sortent grandes vainqueresses (eh oui !) de cette 36e édition. Elles commentent leurs images pour Fisheye.
Pauline Beugnies, Nikon Press Photo Award 2013
“J’ai été surprise de gagner parce que mon sujet n’est pas chaud, comme pouvait l’être celui de Colin. C’est une forme d’intelligence qu’a eue le jury de sélectionner un travail moins sensationnel que d’autres.”
Pauline Beugnies a promené son regard plein de poésie à Barki en Palestine et sur la frontière qui délimite Israël de la Cisjordanie.
En se rendant au FoMu, elle pensait simplement assister à la remise des prix. Elle ne savait pas qu’elle avait été sélectionnée parmi plus de 100 photographes dans la catégorie des plus de 30 ans.
À travers 10 photographies prises avec un Hasselblad (un argentique au format carré 6/6 des années 50), elle a transmis l’histoire incroyable de ce petit village “de moins de 1 000 habitants” qui a réussi à braver les lois. “Un mec un peu illuminé a réussi à tirer son épingle du jeu en 1948″, explique-t-elle. “Il a négocié le droit de ce village à disposer de ses terres et à ne pas subir la frontière.”
En montrant ses photos, elle s’arrête sur celle-ci : “Cette image est forte. Elle représente une femme et son mari, un activiste politique de l’époque.“
Sanne De Wilde, Prix Espoir des moins de 30 ans
“Ça peut paraître commun chez nous, parce que l’on est tous blancs. On ne le remarque que très tard chez certains enfants. Mais dans un endroit comme Samoa, ce n’est pas évident”. Une série qui saisit par les contrastes.
Sanne De Wilde a capturé le quotidien des albinos de l’île de Samoa, dans l’océan Pacifique.
Elle a consacré une grande partie de son projet à l’éducation. Là-bas, les enfants albinos sont traités exactement comme les autres.
“C’est très bien dans un sens, car il n’y a aucun problème d’intégration. Mais ils ont besoin de dispositifs exceptionnels et les institutions ne les mettent pas en place, simplement parce qu’elles les ignorent.“
Du coup, elle s’y est collé elle-même. “J’ai fait le tour des écoles de l’île pour expliquer aux directeurs que les albinos ne pouvaient pas porter des uniformes à manches courtes, ou devaient être sur les premiers rangs de la classe pour bien voir.” Elle a aussi permis aux familles de se rencontrer lors d’un shooting photo.
C.D.