Ramy Moharam Fouad, photographe et vidéaste belge travaille main dans la main avec son frère musicien Tamino. Pour lui, il réalise des clips à la beauté picturale, illustrant les nombreux niveaux de lecture de ses compositions.
« J’ai découvert mon intérêt pour la photographie à l’âge de 14 ans. Je venais de réaliser ma première série, dans les Ardennes belges, et j’ai senti quelque chose changer en moi : une certaine tranquillité, une profonde satisfaction. Je ne peux désormais plus m’en passer »,
confie Ramy Moharam Fouad. À tout juste 20 ans, cet artiste belge d’origine égyptienne réalise également des vidéos, travaillant notamment avec des musiciens. Une manière pour lui « de raconter des histoires qui n’ont encore jamais été racontées ».
Contrairement à sa pratique du 8e art, la vidéo nécessite une communication avec un autre artiste, une immersion dans l’univers d’un autre. Une aventure que l’auteur prend particulièrement à cœur. « J’essaie toujours de me retrouver dans l’histoire que ces compositeurs racontent. Une fois que je m’y suis installée, mon imagination va plus loin qu’elle n’a jamais été », confie-t-il. C’est donc avec prudence que Ramy Moharam Fouad approche chacune de ses collaborations : pour lui, la naissance d’une émotion est nécessaire à la création d’une œuvre réussie. Une connexion qu’il entretient particulièrement avec Tamino, son frère musicien.
Trouver quelle voie choisir
« Depuis qu’il a commencé à composer, j’ai eu envie de le suivre, de le mettre en scène. Quelque chose me disait qu’il me fallait rester à ses côtes. Finalement, j’ai réalisé son tout premier clip, et je suis devenu son directeur créatif »,
raconte le photographe. C’est cette confiance mutuelle, cette connaissance de la sensibilité de l’autre qui nourrit les compositions des deux frères. Les mélodies mélancoliques de Tamino, récits romantiques aux tonalités orientales, évoquent à Ramy des univers complexes et envoûtants. « Ce ne sont pas de simples chansons, pour moi. Chaque morceau possède de nombreux niveaux de lecture, et une profondeur remarquable. Le véritable challenge est finalement de trouver quelle voie choisir », explique l’artiste.
D’une vidéo à l’autre, celui-ci joue avec les esthétiques, et développe de nouvelles ambiances : du raffinement de Persephone, à la palette chaude et riche de Tummy en passant par l’univers froid et sombre de Cigar, le vidéaste développe des mondes entiers pour mettre en image la musique de son frère. « Mais toutes ces réalisations ont des points communs : une narration similaire, une certaine lenteur, et la même manière de représenter Tamino », ajoute-t-il. Figure charismatique, dominant chaque récit, le musicien se glisse dans les rôles pensés par le photographe avec aisance. Il semble régner sur ces territoires éphémères, bercés par la beauté des images et de la mélodie. Une œuvre en pleine évolution, transcendée par un amour fraternel palpable et une tendre poésie.
Clip de Persephone de Tamino © Ramy Moharam Fouad
© Ramy Moharam Fouad