Dans les albums de familles, les premières photos, épreuves et preuves de nos existences, ne nous racontent pas seul·es… Nu·es au bain, sous le sapin, sur le sable, portraits endimanchés, elles nous mettent en scène aux côtés de celles et ceux qui partagent, par l’intime et par l’âge, notre monde. Partant de ce constat, Mes sœurs et mes frères, de Maxime Michelet, recrée quelques-uns des moments, bêtises ou sacrements qui, du début à la fin, font la vie des fratries. Du repas au jeu, du jardin au canapé, du rire au deuil, les temps complices ou solennels renaissent sous forme de tableaux exaltant la fraternité et la sororité. La conjonction de ces multiples scénettes dessine alors un monde : un monde de sangs liés, de rivaux·ales pourtant allié·es, de nos derniers soutiens, parce qu’ils étaient là les premiers.
Avec chaque fratrie s’est fait un choix de mise en scène capable de symboliser les liens singuliers qui les unissent. Ainsi immergé dans ces récits familiaux, une fratrie en apportant une autre, j’ai vu se tisser un réseau fait d’ami·es, de cousin·es, des sœurs de ces ami·es, des frères de ces cousin·es, puis les sœurs de ces frères et les frères de nos sœurs… Alors, projetée dans une toile dépassant les tableaux, la fraternité a pris un sens ultérieur. Le vernissage se tiendra le 2 octobre à partir de 16h30, et l’exposition se tiendra jusqu’au 27 janvier prochain, au Pavillon Carré de Baudoin, dans le 20e arrondissement de Paris.