Au micro de « Regardez voir » #87

27 mars 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Au micro de « Regardez voir » #87

Cette semaine, Brigitte Patient visite l’exposition Guy Tillim, Museum of the revolution à la Fondation Henri Cartier-Bresson. Lumière ensuite sur Limite(s), un film dédié au photographe Antoine d’Agata et réalisé par Franck Landron.

La Fondation Henri Cartier-Bresson accueille l’exposition Museum of the revolution, consacrée au photographe sud-africain Guy Tillim, lauréat du Prix Henri Cartier-Bresson 2017. Après avoir reçu 35 000 euros d’aide financière pour la réalisation de son projet, l’auteur a documenté les traces des années coloniales et post-coloniales dans les grandes villes africaines.

« Il était complètement déterminé à photographier ces grandes avenues, qui forment les traces des colonies », précise Agnès Sire, directrice de la fondation. « J’étais très visible, dans la rue, confie ensuite Guy Tillim. Mais plus on est visible, plus, paradoxalement on devient invisible. Les gens vous voient de loin et vous donnent une place dans la scène qu’ils sont sur le point de vivre. » De ces rues, émane une atmosphère étrange, oscillant entre le passé et l’avenir. Des images intemporelles capturant « une fluidité magnifique des corps », ajoute la directrice.

© Guy Tillim, Courtesy of Stevenson, Cape Town and Johannesburg

© Guy Tillim, Courtesy of Stevenson, Cape Town and Johannesburg

© Guy Tillim, Courtesy of Stevenson, Cape Town and Johannesburg

© Guy Tillim, Courtesy of Stevenson, Cape Town and Johannesburg

Plus qu’un photographe, un artiste

Focus ensuite sur un film, D’Agata Limite(s), réalisé par le Franck Landron, et consacré à Antoine d’Agata. Habitué des documentaires sur les photographes – il s’est notamment penché sur les carrières Sabine Weiss et Claude Nori – le réalisateur s’est intéressé à un autre grand nom du 8e art. « Antoine d’Agata n’est pas que photographe. Lorsqu’on apprend à le connaître, on comprend que c’est un artiste, qui utilise la photo, les films et les textes aussi », confie Franck Landron.

Membre de Magnum Photos depuis 2004, le photographe a publié plus de cinquante ouvrages. Une carrière bien remplie. Pourtant, le réalisateur a choisi de donner la parole à toutes les personnes qui le côtoient, plutôt que de le placer en premier plan. Entre quelques confessions, les images défilent, belles et violentes, puisqu’on y voit notamment Antoine d’Agata se droguer. Un rituel indispensable à la vie de l’artiste, que Franck Landron a souhaité conserver. Une œuvre poignante.

 

Limite(s) © Franck Landron

D’Agata Limite(s) © Franck Landron

Image d’ouverture : © Guy Tillim, Courtesy of Stevenson, Cape Town and Johannesburg

Explorez
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
© Axel Pimont
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
Axel Pimont et Pierre Leu, nos coups de cœur de la semaine, pratiquent avec retenue la photographie de rue. Si les deux cherchent à...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Bernard Plossu : Naples à hauteur d'âme
© Bernard Plossu
Bernard Plossu : Naples à hauteur d’âme
Présentée à la galerie Territoires Partagés jusqu'au 31 janvier 2026, Les Napolitains de Bernard Plossu marque un tournant dans le...
11 décembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
16 expositions photographiques à découvrir en novembre 2025
Topside III, de la série L’île naufragée, 2022 © Richard Pak
16 expositions photographiques à découvrir en novembre 2025
Pour occuper les journées d'automne, la rédaction de Fisheye a sélectionné une série d'événements photographiques à découvrir à Paris et...
17 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
© Axel Pimont
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
Axel Pimont et Pierre Leu, nos coups de cœur de la semaine, pratiquent avec retenue la photographie de rue. Si les deux cherchent à...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 8 décembre 2025 : existences et plasticité
© Magdalene Busse / Instagram
Les images de la semaine du 8 décembre 2025 : existences et plasticité
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes témoignent de la vie quotidienne et jouent avec la plasticité de leurs images. ...
14 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Grégoire Beraud et les terres colorées de l'Amazonie
Kipatsi © Grégoire Beraud
Grégoire Beraud et les terres colorées de l’Amazonie
Dans sa série Kípatsi, réalisée dans l’Amazonie péruvienne, Grégoire Beraud met en lumière la communauté Matsigenka, sa relation à la...
13 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
© Sarah van Rij
À la MEP, les échos de vie urbaine de Sarah van Rij
Jusqu’au 25 janvier 2026, Sarah van Rij investit le Studio de la Maison européenne de la photographie et présente Atlas of Echoes....
12 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet