© Annika Haas
Éco-anxiété : un cri d’alerte pour une planète fragile
Ce sont les inquiétudes écologiques de la jeune génération que scénarise l’artiste estonienne Annika Haas, dans The Greenhouse Effect. Ce projet au long cours est dédié aux jeunes venu·es de son pays qui affrontent des problématiques dues à la surconsommation, au gaspillage et à l’exploitation agressive des ressources naturelles. Mais il vise aussi à sensibiliser la jeune population aux techniques pour préserver l’environnement et consommer autrement, à la conservation de la nature et aux manières de minimiser l’empreinte écologique grâce à leurs contributions personnelles. Au cœur des images d’Annika Haas, on perçoit la banlieue de la capitale estonienne, Tallinn, autrefois composée de parcelles de jardins et dont la présence de nombreuses serres abandonnées lui confèrent des allures apocalyptiques. Dans des mises en scènes troublantes, l’artiste fait poser ses modèles avec des bâches en plastique, tantôt enveloppant leur corps tantôt sortant de leur bouche.
Le fil rouge de l’environnement est également repris par Tiphaine Populu de la Forge, dans sa série Solastalgia – un néologisme construit sur l’anglais solace dérivé du latin solacium signifiant « consolation, réconfort » et algie, suffixe emprunté à nostalgie et traduit par « douleur » en français. Ce concept, inventé en 2003 par Glenn Albrecht, décrit le sentiment de profonde détresse que nous pouvons ressentir face au spectacle imposé de la dégradation de la nature. Inspirée par ce dernier, la photographe met en parallèle des ruines domestiques et des images prises par l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Selon elle, les murs rejouent le paradigme de la terre malade, polluée ou artificialisée, brûlée ou inondée et matérialisent la complexité de notre rapport aux enjeux environnementaux. Par ces associations, les spectateurices assistent alors à la fissuration de tout un système, d’une planète qui devrait être notre espace d’habitation. En rapprochant ces deux niveaux de perception, l’intime et le global, Tiphaine Populu de la Forge illustre parfaitement la finitude de la Terre et sa dégradation face à notre manque de soin.
Retrouvez toutes les informations sur le programme, à découvrir jusqu’au 17 décembre.
© à g. Tiphaine Populu de la Forge, à d. Ymane Fakhir
© Marianne et Katazina Wasowska
© Tiphaine Populu de la Forge
Image d’ouverture : © Annika Haas