Prix Bayeux : Patrick Chauvel capture la violence de la guerre

16 octobre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Prix Bayeux : Patrick Chauvel capture la violence de la guerre

Le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre a dévoilé son palmarès le 12 octobre 2019. Lumière du Patrick Chauvel, lauréat du Prix Nikon pour la photographie.

Depuis 1994, Bayeux, première ville libérée de France en 1944, organise le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, rendant hommage aux journalistes qui documentent les violences du monde et nous permettre d’accéder à une information libre. Les 11 et 12 octobre 2019, plus de quarante reporters se sont réunis, afin de décerner les trophées des catégories photo, presse écrite, radio, télévision, télévision grand format, jeune reporter (presse écrite) et image vidéo. « De nos discussions ont assez vite émergé deux ou trois favoris dans chaque catégorie », précise Gary Knight, président du jury international du prix. Un palmarès faisant un état des lieux poignant de notre monde.

Le chaos de la guerre

C’est le photographe, correspondant de guerre, réalisateur et écrivain Patrick Chauvel qui a remporté le Prix Nikon pour la photographie, grâce à sa série Syrie, la fin de Baghouz. Un reportage au cœur du conflit, alors que les Forces démocratiques syriennes annoncent tous les trois jours l’écroulement de l’État islamique. Patrick Chauvel s’est envolé pour la ville de Baghouz en février 2019, en apprenant la défaite proche de Daesh. Mais en arrivant, la réalité est tout autre : « Il s’agissait de sortir les quelque 5000 femmes et enfants de djihadistes qui restent dans le camp de tentes et de véhicules mesurant à peine deux kilomètres carrés, explique le photographe. Mais ils se sont multipliés au rythme des trêves. Un mois, jour pour jour, après mon arrivée, c’était plutôt 20 000 « civiles » et combattants qui étaient sortis de ce minuscule réduit. »

À chaque offensive, snipers, tirs de roquettes et mines retardaient la victoire tant de fois annoncée. Les rescapés, quant à eux, ne semblaient exprimer aucun regret. « Les femmes sont les plus virulentes (…) elles agressent les combattantes kurdes pour leurs tenues et l’absence de voile, refusent d’être touchées par les médecins qui tentent de les aider, attaquent les journalistes. Récemment, l’une d’elles s’est fait exploser avec son enfant au milieu de ceux qui voulaient se rendre, tuant les hommes, les femmes, les enfants et quelques FDS venus les chercher », confie Patrick Chauvel. Dans cet enfer sordide, il capture la violence inouïe, et le chaos de la guerre. Un travail sur le vif, aussi terrible que bouleversant.

© Patrick Chauvel

© Patrick Chauvel

Clément © Clément Cargoullaud, Shafat Farooq

© Clément Cargoullaud, Shafat Farooq, lauréats du Prix de la ville de Bayeux télévision grand format, 2019

© Orla Gurin, Lee Durant, Nicola Careem

© Orla Gurin, Lee Durant, Nicola Careem, lauréats du Prix Amnesty International télévision, 2019

© Alexander Grir

© Alexander Grir, lauréat du Regard des jeunes de 15 ans, 2019

Image d’ouverture : © Patrick Chauvel

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