Jusqu’au 16 novembre, l’Est parisien célèbre la photographie. Les Rencontres photographiques du 10e reviennent pour une huitième édition et proposent une balade à travers une sélection d’artistes riche et exigeante.
Pour certains, les limites des arrondissements parisiens paraissent artificielles. Pour d’autres, elles représentent l’attachement à un territoire. À l’occasion de sa huitième édition, la biennale des Rencontres photographiques du 10e propose une nouvelle fois d’effacer les frontières et de resserrer les liens. Elle convie le monde à se réunir pour fêter le 8e art dans cette parcelle de l’Est parisien. Sachant recevoir, elle n’a pas fait les choses à moitié et offre un large choix d’expositions et une sélection d’artistes internationaux.
Cette ballade propice à la contemplation et la réflexion, dont la mairie de l’arrondissement est l’épicentre, conduit les curieux de lieux en lieux. Librairies et centres culturels accueillent les accrochages, mais, dans sa volonté de décloisonner les arts, le festival propose également un parcours photographique à ciel ouvert. Au fil des rues, les visiteurs comme les passants pourront découvrir les œuvres plurielles des artistes présentés. Le collectif #Dysturb, connu pour investir l’espace public, sera de la partie tout comme Melissa Boucher et sa série On ne demande pas des comptes à un orage sur la jeunesse vietnamienne.
© Tixier & Bourelly
Casser les préjugés
Invitée comme marraine du festival, la photographe Aglaé Bory propose, elle aussi, ses images aux flâneurs. Mais c’est dans la mairie qu’elle a installé une série inédite, réalisée pour le festival. Ancrée dans la réalité du terrain, l’exposition Les garçons d’en bas part à la rencontre des jeunes de la rue de la Grange aux Belles, ceux qui habitent le quartier, théâtre de leurs histoires personnelles et collectives. Ces portraits s’affichent comme une tentative sincère de casser les préjugés et changer les regards.
La diversité des œuvres est à l’image de cet arrondissement cosmopolite. La Chine du duo Sébastien Tixier et Raphaël Bourelly dans Shan Shui, celle des Brûlures de Gabriel Gauffre, la Galilée et Israël révélées par Tami Notsani, le Kirghizstan d’Elliott Verdier… le monde est bien là, à Paris. Rares sont les voyages qui emmènent aussi loin sans laisser d’empreinte carbone. Les Rencontres photographiques du 10e relèvent ce défit. Mais n’oublions pas que le monde qui vient à nous, c’est aussi celui de l’exil. Fisheye s’associe à ces Rencontres et lance le concours Sentiment d’exil. Chacun peut participer en envoyant une à trois images sur notre site avant le 3 novembre 2019 minuit. Seront acceptés portraits, paysages et autres compositions photographiques du 10e et au-delà…
© Aglaé Bory
© Elliott Verdier
© Mélissa Boucher
© Gabriel Gauffre
© Tami Notsani
En ouverture : © Mélissa Boucher