Fisheye s’est associé à la plateforme Wipplay, In Frame et à Fujifilm à l’occasion du concours Frontières. Focus sur les trois lauréats : Valentin Russo, Maxime Reynié et Paquito.
Frontières. Vaste thématique qui a inspiré de nombreux photographes à l’occasion du concours Frontières organisé par la plateforme Wipplay. Découvrez les interprétations de Valentin Russo, le lauréat et Maxime Reynié et Paquito, les deux coups de cœur du jury.
1ᵉʳ prix du Jury : Valentin Russo
Valentin Russo, 23 ans, est un étudiant en troisième et dernière année aux Beaux-Arts de Londres à la Central Saint Martins. Ce photographe originaire de Paris développe une approche photographique instinctive, liée à l’exploration de l’espace. « J’aime m’immerger dans un lieu, dans son histoire, son passé ou encore son identité, pour en livrer une interprétation personnelle. » Les voyages ont toujours constitué une source d’inspiration pour ce dernier. « J’ai réalisé While you are sleeping (Pendant que tu dors) lors de mon année de césure, l’année dernière. C’est un travail très personnel que j’ai financé et préparé seul. Je suis parti trois mois pour ma toute première résidence, en Islande dans le village de Stodvarfjodur, à la Fish factory une ancienne usine de poissons reconvertie en résidence artistique », explique-t-il. Comment photographier un territoire plongé dans une perpétuelle obscurité ? L’absence de lumière pendant l’hiver et la nuit constante ont inspiré le photographe. « Un habitant a qualifié la ville de « sleeping town ». J’ai tout de suite aimé ce terme que je trouve très poétique et onirique. Les cycles d’activités sont rompus, les phases de sommeil aussi. L’absence « d’événements » m’a poussé à inventer des histoires dans mes images, en les manipulant ou en jouant avec les lumières. J’ai voulu questionner nos perceptions et créer un village hybride à la frontière de la réalité, interrogeant nos fantasmes, et nos sens », précise-t-il. Quelles sont les limites de nos perceptions ? Quelle place accordons-nous à l’inconscient ? Une série brillante questionnant les frontières du réel.
© Valentin Russo
Coup de cœur du jury : Maxime Reynié
Maxime Reynié, 28 ans, est un photographe membre du studio Hans-Lucas qui s’est formé seul sur le terrain. Passionné par les mouvements sociaux, il a couvert de nombreux rassemblements, des ZAD aux banlieues en passant par les blacks blocs. Sa série Vies Périphériques lui a valu un coup de cœur du jury. Été 2017. Durant un mois, le jeune photographe a documenté la vie des réfugiés dans le camp situé Porte de la Chapelle, à Paris. « J’étais à Paris depuis un peu plus d’un mois et j’ai été marqué par les conditions de vie sous le périphérique : les gens étaient traités comme du bétail, les plus chanceux dormaient sous des tentes. J’ai documenté leur vie sur place, et j’ai retranscrit leurs histoires pour montrer aux autres leur détresse » se souvient-il. Une expérience qu’il ne pourra jamais oublier.
© Maxime Reynié
Coup de cœur du jury : Paquito
Suite à un parcours professionnel dans le milieu du spectacle vivant, Paquito s’est tourné vers le 8e art, en 2014. Depuis, il développe une approche photographique plurielle. « J’aime autant m’engager seul sur des reportages que de construire des projets photographiques avec d’autres artistes (danseurs, illustrateurs) », confie-t-il. Observateur observé, il utilise l’image pour créer des fictions. Il a soumis pour le concours une série de photo noir et blanc comique, présentée en diptyque. « Cette série s’est imposée d’elle-même. Je n’avais pas prémédité ce travail », ajoute-t-il. Ici, la notion de frontière ne renvoie pas à une démarcation géographique, mais plutôt comme un « entre-deux-images » que chacun pourra interpréter à sa manière.
© Paquito