Chaque mois, découvrez, sur l’édition 2.0 du site Elles x Paris Photo deux nouvelles interviews – l’une écrite, l’autre vidéo. Focus, aujourd’hui, sur Judith Joy Ross, photographe-portraitiste qui utilise exclusivement la chambre photographique pour se placer sur un pied d’égalité avec ses sujets.
En novembre 2020, Paris Photo et le ministère de la Culture, en association avec Fisheye Magazine, lançaient un site web dédié à Elles x Paris Photo – un parcours physique et numérique mettant en avant les artistes féminines présentes au cœur de la foire. Une manière de leur donner la parole, à travers des interviews écrites et vidéo. Depuis le lancement de l’édition 2.0, en mars dernier, Valérie Belin, Laia Abril, Jun Ahn et Alison Rossiter se sont succédées. Aujourd’hui, découvrez la photographe américaine Judith Joy Ross, qui arpente les routes de son pays natal pour réaliser des portraits à la chambre photographique.
Née en 1946 en Pennsylvanie, la photographe a développé, dès les années 1980, une œuvre centrée autour du portrait. « Réaliser des photos était pour moi un moyen d’entrer dans la vie fascinante des gens », raconte-t-elle. Une démarche documentaire inspirée par les images d’August Sander, de Walker Evans et de Diane Arbus. En mettant en lumière la beauté de l’ordinaire, l’artiste révèle l’intimité des personnes qu’elle rencontre et les sublime. « Si je photographie de parfaits inconnus, je vois toujours d’abord en eux quelque chose d’incroyable », poursuit-elle.
En transportant sa chambre photographique partout, Judith Joy Ross privilégie la lenteur ainsi qu’une dimension manuelle du 8e art. « L’utilisation d’une chambre en bois au format 8×10 sur un trépied est un bon moyen de mettre le photographe et le photographié sur un pied d’égalité », avance-t-elle. Face à face, le modèle et l’artiste fabriquent l’image à deux, et développent une œuvre collaborative et ludique. « Les gens voient cet appareil aussi fou que merveilleux et nous communiquons alors par l’enthousiasme. Nous prenons la photo ensemble. Moi, je suis émerveillée et eux se sentent adulés comme il se doit pendant quelques minutes, alors que nous ne nous reverrons probablement jamais », conclut-elle.
Un entretien à découvrir sur le site Elles X Paris Photo.
© Judith Joy Ross