L’après-Gacilly : itinéraire de lauréats

15 mars 2019   •  
Écrit par Anaïs Viand
L'après-Gacilly : itinéraire de lauréats

L’appel à candidatures pour le prix La Gacilly x Fisheye se clôture aujourd’hui. L’occasion de retracer le parcours des trois lauréates de l’édition 2018 : Andrea Olga Mantovani, Laetitia Vancon et Joséphine Brueder.

« Je n’ai pas seulement gagné un prix photo, mais une vraie amitié », confie Andrea Olga Mantovani, l’une des lauréates du prix La Gacilly x Fisheye 2018. Sa série sur la forêt de Bialowieza, en Pologne, avait retenu l’attention du jury. Pour réaliser ce travail, la photographe et géographe de formation avait passé trois mois dans l’une des plus anciennes forêts d’Europe, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, au cœur d’opérations d’abattages orchestrées par le gouvernement de Varsovie. Elle y avait rencontré les activistes écologistes comme les forestiers. En documentant les risques de disparition de la plus grande forêt primaire d’Europe, sa série questionne sur le rapport de l’homme à la nature. Ce travail lui a valu le prix Focale en Suisse, une exposition de deux mois à la galerie Focale à Nyon et un accompagnement par Jane Evelyn Atwood, Nicolas Havette et Jean-Christophe Bourcart dans le cadre de masterclasses organisées par l’Œildeep. Il a également fait l’objet d’une parution dans le magazine Elle (juin 2018).
En avril, elle retournera en Pologne afin de faire évoluer son travail en un film photographique. Le projet final sera visible à l’Union des annonceurs, à Paris, en avril 2019, à la Galerie PNM, en Corrèze en juillet 2019, à l’Espace Monet-Rollinat (EMR), un centre d’exposition d’art contemporain en Nouvelle-Aquitaine, et à la Fisheye Gallery à la rentrée 2019. Un projet de livre est attendu courant de l’été 2019.
Par ailleurs, elle réalise régulièrement des commandes sur des sujets de société et politiques pour The New York Times. Elle exposera enfin aux Boutographies – les rencontres photographiques de Montpellier –, un projet sur le rapport entre le territoire et la vieillesse.

© Andrea Olga Mantovani

© Andrea Olga Mantovani

Questionner nos sociétés contemporaines

Durant deux ans, Laetitia Vancon a documenté le quotidien des jeunes qui vivent sur l’île de Lewis, située à l’extrémité nord de l’Écosse, et les problématiques auxquelles ils sont confrontés. « Quelle est la vie de ces jeunes aujourd’hui ? Dans quel environnement vont-ils évoluer ? Comment s’épanouir de manière durable ? » Pour, finalement, poser l’ultime question : « La carte postale résiste-t-elle à la réalité ? » Ce projet intitulé At the End of the Day a permis aux visiteurs du festival La Gacilly de questionner de plus près nos sociétés contemporaines. Suite au festival breton, la série a été publiée dans GEO Allemagne et dans La Vie. Elle a aussi été exposée à la Seidlvilla de Munich durant un mois.
Pour Laetitia Vancon, depuis le festival La Gacilly 2018, les commandes pour The New York Times se sont multipliées. En Pologne, Lituanie, Norvège et Burkina Faso, elle a suivi les interventions de l’Otan. Elle a aussi travaillé sur la question de l’austérité dans les milieux ruraux à Northampton, en Angleterre. Actuellement, elle réalise un projet sur l’identité allemande, qui sera publié prochainement. Grâce à ses collaborations, elle fait partie de la sélection « photos de l’année » du New York Times. Elle est également présélectionnée pour le prix Roger de la Scam.
Par ailleurs, elle développe deux autres projets personnels. L’un concerne les petites retraites en Allemagne et l’autre traite de l’autonomisation de femmes souhaitant devenir mécaniciennes au Burkina Faso.

© Laetitia Vançon

© Laetitia Vancon

Vous souvenez-vous des images colorées des États-Unis réalisées par Joséphine Brueder ? À La Gacilly puis à Arles, au sein de la Fisheye Gallery, elle proposait un carnet de voyage graphique de l’Ouest américain explorant les frontières entre le vrai et le faux, entre l’homme et la nature. Depuis le prix La Gacilly x Fisheye, Joséphine a emprunté un tout autre chemin. Actuellement photographe de la mairie de Paris, elle pratique la photo de reportage et s’intéresse particulièrement à l’image documentaire. « Mes images ne dénoncent pas mais soulèvent, à travers un style documentaire, des interrogations sur les notions de territoires, d’habitat, ou encore d’intimité », précise-t-elle sur son site internet. Si elle travaille sur des séries personnelles, elle se consacre avant tout aux actualités parisiennes.

© Joséphine Brueder

© Joséphine Brueder

Image d’ouverture © Laetitia Vancon

Explorez
Samuel Bollendorff : comment alerter sur la crise écologique ?
#paradise - curateur : Samuel Bollendorff.
Samuel Bollendorff : comment alerter sur la crise écologique ?
Le festival de photojournalisme Visa pour l’image revient pour sa 37e édition jusqu'au 14 septembre 2025. Parmi les 26 expositions...
12 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #557 : Jeanne-Lise Nédélec et  Stéphanie Labé
Respirer © Jeanne-Lise Nédélec
Les coups de cœur #557 : Jeanne-Lise Nédélec et Stéphanie Labé
Jeanne-Lise Nédélec et Stéphanie Labé, nos coups de cœur de la semaine, voient dans les paysages naturels un voyage introspectif, une...
01 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Inuuteq Storch : une photographie inuit décoloniale
Keepers of the Ocean © Inuuteq Storch
Inuuteq Storch : une photographie inuit décoloniale
Photographe inuit originaire de Sisimiut, Inuuteq Storch déconstruit les récits figés sur le Groenland à travers une œuvre sensible et...
30 août 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
FLOW, le nouveau rendez-vous photographique en Occitanie
© Chiara Indelicato, L'archipel, Bourses Ronan Guillou, 2024
FLOW, le nouveau rendez-vous photographique en Occitanie
Du 20 septembre au 30 octobre 2025, The Eyes inaugure, en Occitanie, la première édition de FLOW, un parcours inédit consacré à la...
27 août 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Charlotte Abramow sort une édition augmentée de Maurice, Tristesse et rigolade
© Charlotte Abramow
Charlotte Abramow sort une édition augmentée de Maurice, Tristesse et rigolade
Sept ans après la sortie de Maurice, Tristesse et rigolade, Charlotte Abramow s’apprête à en publier un volume augmenté, toujours aux...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #525 : fragment ou totalité ?
© Michał Bugalski / Instagram
La sélection Instagram #525 : fragment ou totalité ?
L’acte photographique est un geste de découpe : l’image ne retient qu’une portion du réel, délimitée par le cadrage. Elle peut donc être...
23 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
22e édition des Photaumnales : des foyers intimes aux horizons lointains
© Valentin Valette
22e édition des Photaumnales : des foyers intimes aux horizons lointains
Chaque automne, les Hauts-de-France se transforment en un espace d’expérimentation : les Photaumnales. Ce festival photographique revient...
22 septembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Les coups de cœur #559 : Danae Charalabidou et Frédérique Gélinas
Living In The Oblivion Of Our Transformations © Danae Charalabidou
Les coups de cœur #559 : Danae Charalabidou et Frédérique Gélinas
Danae Charalabidou et Frédérique Gélinas, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent aux dynamiques sociales et politiques qui...
22 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot