Le 4 juillet 2019, durant la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, le Prix Pictet a dévoilé ses douze finalistes. Une sélection de photographes inspirés par la notion d’espoir.
C’est autour du thème « Hope » que les candidats du Prix Pictet 2019 se sont réunis. Créé en 2008, ce prix récompense chaque année un photographe illustrant de manière parlante et originale un sujet imposé. Le 4 juillet 2019, durant la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, les douze finalistes ont été annoncés : Shahidul Alam, Joana Choumali, Margaret Courtney-Clarke, Rena Effendi, Lucas Foglia, Janelle Lynch, Ross McDonnell, Gideon Mendel, Ivor Prickett, Robin Rhode, Awoiska van der Molen et Alexia Webster. En s’intéressant aux enjeux sociaux, à l’environnement ou encore à la psychologie, ces auteurs ont fait le portrait d’un monde fragile et résilient.
Le nom du lauréat sera divulgué le 13 novembre 2019, durant le vernissage de l’exposition présentant les travaux des finalistes au Victoria and Albert Museum de Londres. Une exposition itinérante faisant halte dans une douzaine de pays débutera à Toyko le 12 décembre.
© Ivor Prickett
Un monde abîmé, mais résistant
Trois semaines après les attaques terroristes de 2016 à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, la photographe Joana Choumali a capturé ce territoire à l’iPhone. Ses clichés, déserts et spontanés, illustrent la douleur laissée par la catastrophe. « Grand-Bassam était synonyme de bonheur, pour moi, jusqu’à ce jour », confie l’artiste. À la manière d’une blessure que l’on panse, Joana Choumali a brodé des fils de couleurs sur ses images. Une altération synonyme d’espoir. Si le pays peine à mettre les mots sur ce traumatisme psychologique, les créations multicolores de la photographe posent un voile d’optimisme sur une histoire déchirante.
La série Cry sadness into the coming rain marque le retour de la photographe Margaret Courtney-Clarke en Namibie, son territoire natal. Au cœur de ces paysages désertiques, les hommes ont appris à vivre malgré l’hostilité. Influencée par le spectre de l’apartheid, mais aussi par la défaillance humaine, la photographe capture les habitants du désert. « Je photographie ce qui m’importe : l’intrusion humaine, la négligence, le gaspillage, la destruction et l’intervention », précise-t-elle. Dans le silence de cet espace, la photographe met en image un message d’espoir, un cri pour la vie.
C’est à l’avenir de la planète que s’intéresse le photographe américain Lucas Foglia. Dans un monde où les climatosceptiques refusent de chambouler leurs habitudes, et les écologistes désespèrent devant l’ampleur de la tâche, l’artiste s’est intéressé à des personnes travaillant pour un futur durable. En capturant espaces urbains et contrées sauvages sur les cinq continents, l’artiste interroge notre dépendance à la nature, et met en lumière les recherches de spécialistes refusant de s’avouer vaincus. Un récit touchant.
Soigner les blessures, honorer notre mémoire, célébrer la Terre… telles sont les ambitions des finalistes du Prix Pictet. En croisant différents médiums et histoires, les photographes donnent à voir un monde abîmé, mais résistant.
© Shahidul Alam
© Joana Choumali
© Gideon Mendel
© à g. Alexia Webster, à d. Rena Effendi
© Robin Rhode
© Margaret Courtney
© Lucas Foglia
© à g. Ross McDonnell, à d. Janelle Lynch
© Awoiska van der Molen
Image d’ouverture : © Margaret Courtney