Jusqu’au 23 septembre, la Galerie Artsphalte, installée à Arles, accueille Old Glory, une exposition signée Ronan Guillou explorant l’identité complexe d’une Amérique contrastée.
« Rosanna Tardif, la directrice de la galerie Artsphalte et moi-même avons une amie commune chez qui une de mes photographies est encadrée. Après l’avoir vue, Rosanna m’a contacté pour me proposer de réfléchir à un évènement dans sa galerie arlésienne »,
se souvient Ronan Guillou, photographe né en 1968 en Bretagne. Une rencontre impromptue, qui précipite la création d’Old Glory, une exposition inspirée par le continent américain, le doute, la découverte et les rencontres.
Fasciné par les États-Unis depuis plusieurs années, l’artiste explore les espaces les moins représentés de ce vaste territoire. « Certaines images proviennent de projets, datant de 2002 à 2015, d’autres sont inédites », précise Ronan Guillou. Intemporelle, Old Glory se lit comme un récit de l’expérience américaine. Un périple nostalgique et touchant pensé à deux. « C’est ce qui m’a plu dans la proposition de Rosanna Tardif, ajoute l’auteur. Nous avons composé ensemble une suite d’accords et de variations ; ce que j’aime appeler une partition photographique. »
Illusions et désillusions
Pour le photographe, le 8e art possède une dimension cathartique. Il comble les vides et éclaire l’existence. Un média provoquant le contact et la découverte. « La photographie donne à voir les réalités du monde, les différences. Elle nuance aussi les jugements », ajoute l’auteur. Au cœur de l’exposition, cette volonté de révéler l’histoire, la profondeur d’un lieu se devine. Inspiré par les enjeux sociaux, le mythe du rêve américain, ou les New Topographics – un courant lancé par une exposition organisée en 1975 à la George Eastman House de Rochester (New York), marquant un tournant dans la représentation des paysages urbains contemporains – Ronan Guillou capture un monde complexe, entre illusions et désillusions.
Portraits et paysages se mélangent, jouant avec les rêves et déceptions, le réalisme et le fantastique. L’Amérique rétro, habitée par les cow-boys et les pin-ups, rencontre un espace plus moderne, tiraillé par le racisme ou encore la pauvreté. « Mon inclination pour la fragilité des choses et des êtres, pour les marges oriente mon propos, conduisant à la construction d’un récit en phase avec qui je suis », confie le photographe. Dans cette narration élaborée, l’artiste prend place, narrateur d’un rêve américain défaillant.
Jusqu’au 23 septembre 2019
Galerie Artsphalte
8 rue des Douaniers, 13200 Arles
© Ronan Guillou / Courtesy Galerie Artsphalte