#Photographe confiné(e) : Léo Derivot

27 mai 2020   •  
Écrit par Anaïs Viand
#Photographe confiné(e) : Léo Derivot

Fisheye continue à vous donner la parole après le confinement. Chaque semaine, découvrez des photos et son auteur(e). C’est à Marseille que nous emporte l’artiste militant Léo Derivot.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis un jeune photographe devenu Marseillais quelques jours avant le confinement. Je tente, dans l’ensemble de mes travaux, de montrer ce qui m’interpelle dans la société contemporaine et de questionner notre rôle individuel et collectif. Je désire utiliser la photographie comme espace de décélération, de réflexion et de questionnement sur les relations et les actions humaines.

Comment as-tu vécu ton confinement ?

Mon confinement s’est relativement bien passé. Comme beaucoup d’entre nous, un bon nombre de mes projets sont tombés à l’eau, mais il faut rester positif. Rester confiné n’a fait que renforcer le sédentarisme dont j’ai horreur. Il m’est difficile de faire la différence entre le professionnel et l’intime lorsque je suis contraint de rester chez moi. J’ai donc tenté de gérer le temps.

Qu’as-tu appris sur ta pratique photo en cette étrange période ?

Ce temps de décélération m’a permis de prendre du recul, sur mon travail, sur ma vie et a changé mon rythme de création et de relecture de mes images. De plus il m’a offert le temps de penser l’importance de l’écriture militante, artistique, poétique à adopter pour présenter mon travail.

Si tu devais être confiné avec un ou une photographe, qui serait l’heureux.se élu.e ?

Bien qu’il nous ait nous quitté durant cette période difficile je pense que Gilbert Garcin aurait été un agréable collègue de confinement. Sa créativité, sa poésie, son humour et surtout sa modestie… On aurait sûrement pu faire un binôme intéressant !

Quel est ton mantra favori, histoire de rester optimiste ?

« Ne sacrifiez point le bien présent au bien à venir ; jouissez du moment, évitez toute association de mariage ou d’intérêt qui ne contenterait pas vos passions dès l’instant même. »  Charles Fourier, Théorie des quatre mouvements, 1841

Un dernier mot ?

J’espère que malgré l’enfermement physique que nous avons subi nous deviendrons pour certains, et resterons pour les autres, curieux et ouverts à la découverte de l’inconnu sans a priori. Dé-con-finons nous, mais surtout voyageons dans des réalités multiples et prenons le temps et la conscience de l’importance d’autrui. Le monde se précipite, calmons-le, calmons-nous, respirons et reconnectons-nous à notre corps ainsi qu’à notre intériorité afin d’être prêts à créer ensemble le monde de demain. Les questions sont multiples, mais l’espoir me semble être notre meilleur outil afin de poursuivre nos utopies qui ne sauraient rester emprisonnées, confinées dans ce monde préfabriqué par le désir néo-libéral de pouvoir et de rentabilité. Qu’adviendra-t-il de nous, qu’adviendra-t-il d’eux tous ? Libre à chacun d’être maître de sa réponse.

© Léo Derivot

 

© Léo Derivot© Léo Derivot

© Léo Derivot© Léo Deerivot

© Léo Derivot

Explorez
Le souffle de la mémoire traverse le parcours Art et Patrimoine en Perche 2025
© Mathilde Eudes
Le souffle de la mémoire traverse le parcours Art et Patrimoine en Perche 2025
Jusqu’au 3 août 2025, le parcours Art et Patrimoine en Perche #06 place la création contemporaine au cœur de cette région verdoyante....
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Nadya Akane, dans la série In Praise of Silence © Eman Ali
Eman Ali : dans les interstices des identités tokyoïtes
Eman Ali compose The Praise of Silence, fruit d’une résidence artistique à Tokyo. La photographe explore, dans un travail collaboratif...
11 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
© Éléa-Jeanne Schmitter
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
Die Tore – en allemand, « les portes » – a été publié dans le livre On Death édité par Humble Arts Foundation et Kris Graves Projects...
03 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Melvin and Milan's room, 2024 © Rose Guiheux
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Rose Guiheux et Maksim Semionov, nos coups de cœur de la semaine, explorent l’individu dans son rapport à l’autre et à l’espace. Abordant...
02 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le souffle de la mémoire traverse le parcours Art et Patrimoine en Perche 2025
© Mathilde Eudes
Le souffle de la mémoire traverse le parcours Art et Patrimoine en Perche 2025
Jusqu’au 3 août 2025, le parcours Art et Patrimoine en Perche #06 place la création contemporaine au cœur de cette région verdoyante....
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Alex Bex révèle la sensibilité des cowboys texans
Rodeo Intermission, de la série Memories of Dust © Alex Bex, France, 3rd Place, Professional competition, Documentary Projects, Sony World Photography Awards 2025.
Alex Bex révèle la sensibilité des cowboys texans
Avec sa série Memories of Dust, le photographe franco-texan Alex Bex ébranle les codes de la masculinité dans les ranchs de cowboys au...
13 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Ilanit Illouz au bord de l'Etna
© Ilanit Illouz
Ilanit Illouz au bord de l'Etna
Le Studio de la MEP présente Au bord du volcan, une exposition d'Ilanit Illouz. Cette expérimentation visuelle et plastique à partir de...
12 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Blue Screen of Death : Les photogrammes hybrides de Baptiste Rabichon
Blue Screen of Death © Baptiste Rabichon
Blue Screen of Death : Les photogrammes hybrides de Baptiste Rabichon
Baptiste Rabichon, artiste phare de la Galerie Binome, nous confronte à notre rapport ambigu aux images et à la technologie à travers...
12 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas