Anne Locquen pratique l’autoportrait et le Polaroid. Elle signe avec Ne pas disparaître, un voyage poétique et intime, composé de mises en scène.
Ingénieure de formation, Anne Locquen vit et travaille à La Rochelle. Il y a six ans, elle chine son premier Polaroid dans une brocante et tombe sous le charme de l’objet. « J’ai tout de suite été séduite par la magie de l’instantanéité, j’avais enfin trouvé le support qui allait me donner envie de me lancer », se souvient-elle. Aujourd’hui, elle s’adonne essentiellement à l’autoportrait, une pratique qu’elle a commencée « un peu par hasard ». Dans ses mises en scène, elle a souvent recours au miroir, un objet qui ne cesse de la fasciner.
« Nous sommes des égarés qui traversons le monde tels des fantômes », confie l’auteure de la série Ne pas disparaître. Souvenirs, rêves ou réalité ? Dans les images d’Anne Locquen, les frontières spatiale et temporelle se brouillent et les lectures potentielles se multiplient. « Parler de ce que l’on est, c’est aussi parler de son corps », précise l’artiste qui ne dissocie pas le physique de l’esprit. « Mon corps, je le vis de l’intérieur. Il est un prolongement de mon esprit, et inversement », ajoute-t-elle. Avec ses photos poétiques, Anne Locquen invite à réfléchir sur le rapport aux autres, aux mondes, car le corps constitue « le premier contact avec autrui, la relation à l’autre commence par le corps ».
© Anne Locquen