Photographe montréalais, Louis Perreault découvre la photographie en 2002, alors qu’il voyage en Nouvelle-Zélande et en Australie. De cette aventure dans des paysages somptueux, il ne développe qu’une pellicule de 24 poses. « Je me rappelle voir tous les touristes se photographier et penser que cela les coupait de l’expérience et du vécu », se souvient Louis. Pourtant les clichés de son périple le conduisent à s’inscrire à l’université pour étudier la photo. Si le médium le passionne, Louis s’attache à immortaliser des moments authentiques. Dans son travail, pas de prises de vue intempestives, mais un lyrisme maîtrisé. « J’ai une grande admiration pour les écrivains », confie le photographe. « Ils inventent des univers parfois si crédibles qu’on y plonge sans retenue. J’aspire à créer, à travers l’image, des propositions similaires ». Poétiques et silencieux, les clichés de Louis s’imposent comme des récits paisibles et délicats.
Un retour à la nature
« Les affluents prend ses racines dans les visites répétées d’une terre forestière que je possède dans la région des Bois-Francs, au Québec »,
précise le photographe. Passionné par notre rapport à la nature, Louis s’interroge sur les liens que sa famille a noués avec les lieux. Dans la série, nature et homme se complètent et se mélangent. Une osmose qui fait écho à son titre. « Il évoque l’innombrable quantité d’affluents se jetant l’un dans l’autre, et, finalement, la nature de leur destination unique : l’océan », explique Louis. « Tout comme la nature de nos connexions humaines : elles se créent dans un réseau complexe d’influences, de fusions, de contacts et de partages ». Liés par cette métaphore, les acteurs de ce récit – sa compagne et ses enfants, Charles-Édouard et Jean-Christophe – et la nature apparaissent par fragments. Une mosaïque de corps humains et de terres sauvages. En interagissant avec les lieux, l’être humain développe une relation tactile, bienveillante avec la nature. De prédateur, il devient ami, confident. Un retour au monde sauvage tout en sensibilité.
© Louis Perreault