La photographe taïwanaise Tiffany Wang, 23 ans, reconstruit sa relation avec son père à travers le 8e art. Elle revisite ainsi sa vie passée, présente pour reconstruire un futur. En contemplant les images de Frames of My Father (ndlr, «cadres de mon père», en français), on entre dans un journal intime à travers des objets et décors significatifs.
Frames of My Father dévoile une histoire intime entre un père et une fille.
Après avoir grandi sans repère paternel, Tiffany Wang se sert de son appareil photo pour dépeindre son père sous un nouvel angle. Elle assemble ici les pièces manquantes d’une enfance marquée par l’absence. Et le puzzle qu’elle propose est fait de subtilités textiles et colorées. En 2016, elle passe trois semaines à Taïwan aux côtés de son père. Suite à ces retrouvailles, la photographe s’interroge sur son passé familial comme sur sa vie actuelle.
Témoignages entremêlés
Tiffany Wang s’est donnée comme mission de tisser les traits de personnalités de son père. Et en regardant de près ses images, on y découvre une multitude d’émotions et substances. Chacun de ses choix est guidé par la nostalgie. Le tissu ? « Mon père travaillait dans une usine de vêtements durant une grande partie de sa vie ». Un choix plutôt évident donc. « J’alterne avec le papier kraft brun, le papier de riz et la mousseline », précise la photographe. En collectant et en photographiant plusieurs objets de son père, Tiffany en apprend davantage sur l’homme et sur les origine de cette relation père-fille. Parmi eux, elle découvre entre autres, une bible rouge, une lettre calligraphié et de l’encens. Le père qu’elle redécouvre est marqué par la tradition. Les tons verts, jaunes et rouges évoquent par exemple le bouddhisme. Face à Frames of My Father, les potentialités de lectures sont infinies. Car son histoire personnelle est reliée à la culture de son pays.
Photos by © Tiffany Wang