Le pouvoir des femmes

24 septembre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Le pouvoir des femmes

La portraitiste américaine Kate Sweeney capture la beauté brute des femmes. Ses images aux couleurs vives subliment la diversité des corps et proposent une nouvelle vision de la nudité.

Pour l’américaine Kate Sweeney, la photographie est une véritable thérapie. Depuis l’adolescence, elle ne cesse de capturer le monde et les corps qui l’entourent. « Lorsque j’ai commencé ma puberté, j’ai compris que la photo pouvait soigner les maux », explique-t-elle. « Prendre des portraits et autoportraits m’a aidé à savoir à quel point les images ont un impact sur l’estime de soi, à réaliser que le corps humain est une œuvre d’art ». Portraitiste, Kate s’attache à déceler la force de chacun de ses modèles. « Je veux qu’elles se sentent à l’aise. C’est pourquoi je les laisse s’habiller, se maquiller et se coiffer comme elles le souhaitent », précise-t-elle. « Je photographie beaucoup mes amies, mais la photo m’a aussi aidé à nouer de nouvelles relations ».

Couleurs pop, fruits et autres accessoires insolites composent les portraits de Kate. Une mise en scène originale, souvent créée instinctivement. « J’ai parfois une idée spécifique en tête, mais la plupart du temps je me fie à mon inspiration du moment. Je crois en cette magie photographique qui a lieu lorsqu’on ne prévoit rien », confie l’artiste. Dans cet univers spontané et chaleureux, les modèles se prêtent à l’exercice avec plaisir. Les corps dénudés se dévoilent sans complexe, et présentent des portraits aussi beaux que singuliers. Un résultat qui enchante Kate : « Je souhaite documenter la beauté dans toute sa complexité – et de la beauté, on en trouve partout ! »

© Kate Sweeney

Bouleverser le concept de beauté

« En tant que femme, mon corps a très souvent été sexualisé »,

rappelle Kate. « Je photographie donc des corps de femmes de mon point de vue. Les femmes devraient toujours être célébrées et non traitées comme des objets ». En transformant la nudité en jeu, la photographe bouleverse le concept même de la beauté. Les femmes de ses clichés se démarquent par leur confiance, leur fierté. Toutes représentent la pluralité de la féminité. « J’honore les femmes, leur beauté brute, leur naturel », affirme-t-elle.

Pour elle, les formes féminines sont des œuvres d’art qui n’ont rien de choquant. « Je suis fascinée par le regard que notre culture porte sur la féminité. Mon travail met donc en lumière ces femmes qui assument leur propre corps. Elles sont toutes absolument parfaites. Le regard féminin devient plus important en photographie, il transforme notre vision des genres, des stéréotypes… Mes photographies font l’éloge du pouvoir et de l’éclat de toutes les femmes ». Un travail résolument féministe, porté par l’humour et l’élégance.

© Kate Sweeney© Kate Sweeney
© Kate Sweeney© Kate Sweeney

© Kate Sweeney

© Kate Sweeney© Kate Sweeney
© Kate Sweeney© Kate Sweeney

© Kate Sweeney

© Kate Sweeney© Kate Sweeney

© Kate Sweeney

© Kate Sweeney

Explorez
L'exposition Benzine Cyprine victime de vandalisme
Le compromis, de la série Benzine Cyprine © Kamille Lévêque Jégo
L’exposition Benzine Cyprine victime de vandalisme
Les expositions présentant le travail de femmes photographes et traitant de sujets liés au féminisme et à l’égalité des genres sont...
À l'instant   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Dans l'œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Black Friday © Marivan Martins
Dans l’œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Marivan Martins, photographe brésilien, installé à Paris, dont le livre autoédité Black Friday est...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
The Journey Home from School © Laura Pannack, United Kingdom, Winner, Professional competition, Perspectives, Sony World Photography Awards 2025.
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
Des corps qui chutent, des trajectoires contrariées, des espaces repris de force… Et si la photographie était un langage de reconquête ?...
10 mai 2025   •  
Écrit par Anaïs Viand
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
09 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L'exposition Benzine Cyprine victime de vandalisme
Le compromis, de la série Benzine Cyprine © Kamille Lévêque Jégo
L’exposition Benzine Cyprine victime de vandalisme
Les expositions présentant le travail de femmes photographes et traitant de sujets liés au féminisme et à l’égalité des genres sont...
À l'instant   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Dans l'œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Black Friday © Marivan Martins
Dans l’œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Marivan Martins, photographe brésilien, installé à Paris, dont le livre autoédité Black Friday est...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #543 : Clarice Sequeira et Maurizio Orlando
© Clarice Sequeira
Les coups de cœur #543 : Clarice Sequeira et Maurizio Orlando
Clarice Sequeira et Maurizio Orlando, nos coups de cœur de la semaine, proposent un regard intime sur soi et sur l'autre. La première...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 5 mai 2025 : révolution des corps
© Anouk Durocher
Les images de la semaine du 5 mai 2025 : révolution des corps
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages Fisheye célèbrent les corps sous différentes formes, de sa portée politique aux...
11 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger