Leur aventure a démarré par un voyage de plusieurs mois: la Norvège, la Thaïlande, les États-Unis, le Canada et enfin l’Islande. Lia Pradal, 22 ans, et Camille Tallent, 27 ans, ont ainsi accompli un joli rêve. De leur expédition à travers le monde, ils ont ramené une quantité d’images, prises au jetable ou avec un Minox GT.
C’est lors d’une étape en Californie que l’idée du Collectif PAÏEN leur est venue. C’est aussi de la Californie qu’il tire leur premier livre, “7777”, pour lequel ils ont lancé une campagne de crowdfunding le 5 juin dernier. Car l’ambition de Lia et Camille à travers ce collectif, c’est de pouvoir éditer leurs propres ouvrages. Nous avons rencontré Lia, pour qu’elle nous raconte leur belle aventure.
Fisheye: Comment la photo est-elle entrée dans vos vies ?
Lia
: Je faisais de la photo depuis longtemps déjà. En fait, l’argentique a bercé toute mon adolescence. Je suis assez passionnée et je collectionne aussi les appareils photo anciens. Et Camille s’est lancé avec moi pendant le voyage. Il a toujours aimé ça mais sans trop pratiquer. On s’y est vraiment consacré à deux. Pour notre périple, on avait avec nous un Minox GT et on achetait des jetables sur la route. Nous avions aussi embarqué un appareil numérique mais on ne l’a pas utilisé !
Comment est né le Collectif PAÏEN ?
Ce collectif est né d’un désir, celui de pouvoir éditer nous-mêmes nos propres ouvrages. En février dernier, de retour de voyage, Camille et moi avions très envie de réaliser quelque chose avec nos photos, sans savoir encore la forme que ce “quelque chose” prendrait. C’était une envie très forte d’édition.
En réfléchissant à ce projet, l’idée d’un collectif a émergé. Son but: éditer au format papier nos propres photos et celles de ceux qui souhaiteraient nous rejoindre. C’était encore assez flou, mais ce concept de collaboration nous a vite convaincu.
Pour l’instant nous nous consacrons seulement à nos propres projets mais nous sommes impatients de pouvoir bosser sur d’autres images. Nous avons déjà quelques pistes avec des gens motivés, issus de la photographie ou de l’illustration.
Quels sont vos moyens de financement ?
Nous avançons nous-mêmes les frais d’impressions. Mais pour notre recueil “7777” (118 p.), notre premier ouvrage à dos carré, il nous a fallu recourir à une campagne de financement participatif. Donc nous avons créé une page sur la plateforme Kiss Kiss Bank Bank [le 5 juin dernier] pour obtenir les fonds dont nous avions besoin pour tirer assez d’ouvrages. “7777” n’est pas la série la plus originale qui soit. Mais ça nous tenait vraiment à cœur de pouvoir retranscrire l’intégralité de notre voyage.
Quel est le premier de vos projets à avoir vu le jour ?
C’est ce petit ouvrage, Païen, un fanzine réalisé en février 2015. C’est lui qui a tout lancé ! C’est une série de photos que nous avons réalisée en Californie avec un jetable noir et blanc.
Si tu devais choisir une seule image de cette série, laquelle ce serait ?
Sans hésitation, celle de Camille jouant avec de la cendre dans un jardin.
Déjà pour le moment. C’était assez marrant, parce que nous ne savions pas du tout ce que ça allait donner ! En fait on avait de la cendre dont il fallait que l’on se débarrasse. L’appareil photo était avec nous et on a fait des essais. Alors j’ai photographié Camille qui jouait avec cette cendre. C’était en Californie, à Portola Valley, dans le jardin d’une maison que l’on gardait pour du house sitting.
A tes yeux, que représente cette photo ?
L’imprévu… L’instable. On aime vraiment le grain et l’atmosphère qu’elle dégage. C’est aussi dans Païen que se trouve la photo qui nous a inspiré le nom de notre collectif: il s’agit de ce bûcher dans une forêt que nous avons découvert par hasard lors d’une balade. Elle a un peu donné le ton à l’ensemble de la série, et c’est comme ça que le collectif est né.
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→ Retrouvez les photos de Camille et Lia dans nos Coups de cœur du 18/05/15